– Banques primaires : L’inéluctable assainissement

La BCM multiplie les mesures d’assainissement du système financier national. Ce dernier constitue un véritable goulot d’étranglement pour l’économie depuis l’apparition des premières banques commerciales, dans les années 80. Malgré l’ambitieuse réforme introduite par la loi 036/2018, force est de constater que les établissements de crédit n’ont pas toujours suivi la bonne direction.

L’annonce de la liquidation de la NBM (2023) et le retrait de licence de la succursale de QNB (2022) avait fait planer de véritables soucis pour les décideurs politiques (mais aussi les partenaires économiques) quant à la viabilité même de l’écosystème bancaire dans notre pays. Ce qui explique d’ailleurs la réforme introduite en 2018 qui réorganise et innove pour limiter les effets pervers d’un laisser-aller qui aurait pu être fatidique à toute l’économie.

De plus la prolifération et la diversification de banques primaires, alléchées par l’exploitation de nouvelles ressources économiques, ont eu pour effet de créer une certaine zizanie dans le secteur. Loin de financer l’économie, comme on pouvait s’y attendre, les banques primaires, 18 aujourd’hui, « s’emmêlent souvent les finances ».

Régulation tous azimuts

A peine sorti de la réunion du Conseil Prudentiel de Résolution et de Stabilité Financière (11 mars 2024), après des rencontres marathon avec la mission du Fmi, le Gouverneur de la BCM, Mohamed Lemine Dhhby, enchaine avec la réunion mensuelle des représentants des banques primaires. L’embellie dans les relations avec les partenaires est claire et s’est soldée par de nouveaux financements. Il faut bien sûr mettre cette confiance retrouvée au compte de la volonté politique des autorités mais aussi à la solde de la crédibilité de la BCM, de ses performances et du respect des engagements souscrits avec les bailleurs.

Dans la réalité, la BCM qui vient d’engager un ordre réglementaire pour établir des limites plafonnant les paiements électroniques, n’a jamais connu une effervescence aussi importante en vue de mieux réguler le secteur financier dans le pays. Et à cette fin, la BCM ne semble rien laisser au hasard. C’est devenu le combat de tous les jours : mettre au diapason le système financier. La BCM ne badine plus sur les réformes améliorant la résilience pour le système bancaire lui-même, en réduisant ses vulnérabilités. Les solutions à large spectre pour maintenir des ratios de solvabilité en droite ligne de Bâle III restent le point cardinal de la régulation des finances.

C’est dans cet esprit que se tient la réunion mensuelle, devenue traditionnelle, entre la BCM et les banques primaires en vue de naviguer dans le même sens. La BCM semble, en effet, privilégier le consensus autour des questions parfois douloureuses mais supposées salvatrices pour les établissements de crédit.

To be or to be !

La réunion du 13 mars entre la BCM, en présence de son gouverneur, Mohamed Lemine DHehby, et des représentants des banques primaires n’a pas dérogé à la volonté de recherche de consensus. Une occasion pour le Gouverneur de rappeler le rôle imparti à tous dans cette nouvelle dynamique pour relever les défis du secteur bancaire avec notamment l’entrée en vigueur de la stratégie d’inclusion financière visant le développement de la finance numérique, le renforcement de l’éducation financière, ou encore de la facilitation du financement des projets à fort impact économique et social.

C’est bien donc pour l’efficacité de la supervision, la transparence des données et leur sécuritaire que la BCM plaide parmi les banques primaires mauritaniennes pour continuer d’être bien vues parmi les organismes de contrôle comme la MANAFAT pour les efforts déployés dans la lutte contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme. Une organisation qui depuis décembre 2023 est présidée par notre pays.

La BCM ne ménage pas ses efforts d’ailleurs pour créer les conditions propices à l’émergence d’un système financier solide. Elle a, dans ce cadre, inauguré en octobre 2023 une plateforme technique standard pour le marché interbancaire de change. Une plateforme qui sert dans la gestion des opérations et la surveillance en temps réel du marché interbancaire de change.

Elle prévoit encore l’adoption des normes internationales IAS/IFRS pour la comparabilité des états financiers entre les banques pour l’exercice 2024. Mais ce n’est là probablement que la partie récente des réformes mises en œuvre dans le cadre du FEC devant matérialiser le nouveau cadre de politique monétaire et de change « pour soutenir l’activité économique, faire face aux chocs extérieurs et préserver les réserves officielles ».

En attendant, le CPRSF examine actuellement des demandes d’agrément et des autorisations préalables qui seront soumises au tamis de nouvelles règles plus rigides.
Source:La Dépêche

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