Algerie dit NON et impose un second report de l’élection présidentielle algérienne
En l’absence de candidature déposée à temps au Conseil constitutionnel, samedi à minuit, l’Algérie se dirige vers un second report de l’élection présidentielle. Une situation inédite dans le pays.
Ils avaient jusqu’à minuit pour déposer leur candidature au Conseil constitutionnel. En Algérie, les prétendants à la présidentielle prévue le 4 juillet avaient jusqu’à samedi 25 mai à minuit pour déposer leur dossier. Aucun ne l’a fait, ce qui laisse planer le doute sur cette élection, voulue coûte que coûte par l’armée et contestée par la rue.
« Nous nous dirigeons vers une situation politique inédite, marquée par un éventuel second report de l’élection présidentielle », confirme Moncef Aït Kaci, correspondant de France 24 en Algérie.
« Les prétendants jugés un minimum sérieux ont d’ores et déjà annoncé leur retrait de la course, à savoir notamment Belkacem Sahli et Abdelaziz Belaid », rappelle-t-il. « Par conséquent, le Conseil constitutionnel ne pourra pas valider la date du 4 juillet », souligne Moncef Aït Kaci.
Le président par intérim, le général Ahmed Gaïd Salah, pourrait donc convoquer de nouvelles élections. « Nous le saurons dans les heures ou les jours à venir », estime notre correspondant.
« Sans candidat, l’élection présidentielle est reportée de facto, d’une manière automatique. Car ni le Conseil constitutionnel, ni le chef d’État par intérim ne peuvent reporter l’élection. Le Conseil peut uniquement proclamer qu’il n’y a pas de candidats. D’où le report. Aucun texte n’a prévu cette situation », explique à l’agence TSA Fatiha Benabbou, juriste et la spécialiste du droit constitutionnel.
Officiellement, 77 personnes avaient retiré un dossier de candidature. Mais aucun ne l’a concrétisée en déposant le dossier accompagné des formulaires de parrainage nécessaires.
Un peu plus tôt dans la journée de samedi, le président par intérim Abdelkader Bensalah a annoncé plusieurs nominations, dont celle de la tête de la télévision publique, mais il n’a pour l’instant fait aucune annonce concernant l’élection présidentielle du 4 juillet et une possible annulation s’il n’y a aucun candidat.
Vendredi 24 mai, plusieurs milliers d’Algériens ont manifesté pour la 14e semaine consécutive dans tout le pays pour demander entre autres l’annulation de cette élection.
France24