Berlin réagit à l’arrestation au Mali de soldats ivoiriens

Deutsche Welle – Les 49 militaires arrêtés dimanche à l’aéroport de Bamako seraient entre autres commis à la surveillance d’une base logistique de l’armée allemande.

Selon la ministre fédérale allemande de la Défense, le comportement des dirigeants maliens est un signal très problématique. Christine Lambrecht estime qu’il y a des doutes considérables sur la volonté du Mali à coopérer de façon constructive avec la Minusma.

Un scepticisme partagé également par Christoph Hoffmann, président du groupe parlementaire du parti libéral (FDP) au Bundestag (la Chambre basse du parlement allemand) et chargé de l’Afrique centrale. Il souligne l’une des raisons qui justifie l’inquiétude de l’Allemagne :

« Pour un survol, la Minusma doit faire une demande et il faut un, deux ou trois jours pour obtenir les permissions. Cela leur permet de cacher les soldats russes de Wagner qui sont en action sur le terrain pour perpétrer des massacres. On ne peut pas travailler de cette façon. »

Conséquences sociales

Créée par la résolution 2100 du Conseil de sécurité de l’ONU du 25 avril 2013, la Minusma a pour mission d’appuyer le processus politique et d’aider les autorités à sécuriser les populations face au péril djihadiste.

La mission de l’Onu emploie également une centaine de civils maliens. C’est pourquoi, son éventuel départ, comme le souhaitent certains Maliens, risque d’avoir des conséquences sociales, prévient Michel Galy, professeur de géopolitique et auteur de l’ouvrage La guerre au Mali.

Selon lui, « il y a des emplois directs et indirects, puisqu’avec leur haut niveau de vie, il y a tout une économie parallèle. Certains d’ailleurs sont parfois dans certains pays pas très catholiques. Je pense à l’industrie du divertissement. Et cela sera certainement un manque à gagner pour la société civile malienne. »

Fin juin, le Conseil de sécurité de l’Onu a décidé de prolonger d’un an la Minusma. Mais le retrait de la France prive la mission d’un soutien aérien comme dans le passé. Cela pourrait pousser des pays européens à quitter cette force internationale d’environ 15.000 militaires et policiers.

Eric Topona

RIM Web

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