Editorial du Calame : Juste un répit

Le Calame – Ils étaient tous là, en ce vendredi 5 Août à l’ancien Palais des congrès. Parés de leurs plus beaux atours dans un spectacle déjà vu par le passé.

Ils, c’est-à-dire les partis dits de la majorité présidentielle qui battaient le rappel de leurs troupes pour célébrer le troisième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du président Ghazwani. Une arrivée, on s’en souvient tous, dans des conditions si chaotiques que le fils des marabouts pouvait symboliser l’espoir de rompre avec une période sombre de notre histoire.

Son discours de campagne avait fini de convaincre les plus sceptiques que le profil de l’homme tranchait nettement avec celui qu’il allait remplacer à la tête du pays. Calme, pondéré, capable d’écoute, il était à mille lieues du caractère impulsif et fougueux de son ami de quarante ans.

Sa nature l’a-t-elle desservi ? L’a-t-elle empêché, une fois aux affaires, de donner le coup de pied dans la fourmilière que tout le monde attendait ?

Procédant par changements à doses homéopathiques, il n’a pas tardé à être confronté à d’innombrables difficultés. D’abord la situation économique difficile dont il avait hérité et qu’il fallait gérer au plus vite. Ensuite la crise du Covid 19, celle économique et tout aussi mondiale qui en a résulté et, enfin, les conséquences de la guerre en Ukraine. Faire face à tous ces défis en trois ans et s’en sortir sans sortir sans trop de casse est une gageure. Ghazwani l’a réussie.

Il faut le lui reconnaître. Mais cela ne le disculpe pas pour autant. Il n’est donc question que de répit. Le peuple est à bout.

Il est grand temps de s’occuper des grands dossiers, accomplir les profondes réformes dont le pays a besoin, choisir les hommes qu’il faut hors de toute autre considération que la compétence et l’intégrité…Oser enfin le changement.

Ahmed Ould Cheikh

RIM Web

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