Sénégal: avant un discours du président Macky Sall, l’opposant Ousmane Sonko appelle à «finir le combat»

Le président Macky Sall s’exprimera ce lundi 3 juillet au soir sur la Radio-Télévision sénégalaise pour dire s’il briguera ou non un troisième mandat en 2024. Pour lui et pour ses partisans, la question de la légalité d’un troisième mandat est réglée, mais tout le monde ne voit pas les choses de la même manière.

« Ce n’est pas le moment de flancher », « il ne faut pas qu’on se laisse endormir », a lancé Ousmane Sonko dans ce message diffusé sur ses réseaux sociaux. Que le président Macky Sall présente sa candidature ou pas, l’objectif, selon l’opposant, est de l’écarter de la course à la présidentielle après le dialogue national initié par le chef de l’État, rapporte notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac.

« Ce qui va se passer n’est autre que la pose du dernier acte pour finir ce complot contre la candidature, a lancé Ousmane Sonko. L’Assemblée nationale va être convoquée certainement en procédure d’urgence et faire passer ces mesures tendant à réhabiliter certains candidats et à tout faire pour exclure un candidat qui semble être le mieux placé pour remporter la prochaine élection présidentielle. »

Sa condamnation a provoqué des violences meurtrières dans le pays : 16 décès officiellement, 29 selon le leader du parti Pastef, qui dénonce un « usage disproportionné de la force » et interpelle les partenaires du Sénégal, notamment la France : « Je ne doute pas que la France soit un pays ami du Sénégal. Il est temps qu’on sache si c’est une amitié dédiée au peuple sénégalais ou bien à une élite, corrompue, violente. » Finalement, il demande : « Je souhaiterais demander au gouvernement d’arrêter de collaborer militairement, policièrement, avec le gouvernement français pour les sept prochains mois. »

Appel particulier adressé également à la Turquie, pour « cesser tout approvisionnement » de matériel militaire « durant cette zone de turbulences », dit-il. Ousmane Sonko appelle ses partisans à « ne pas avoir peur ». De son côté, le gouvernement accuse l’opposant d’inciter « à l’insurrection ».

Or, les enjeux sont immenses, rapporte notre correspondante à Dakar, Juliette Dubois. Si Macky Sall décide de ne pas briguer ce troisième mandat, « le gros ballon de la colère va se dégonfler », selon un politologue. Se poserait toutefois la question de sa succession comme candidat de la majorité, à seulement huit mois de l’élection et sans leader désigné. S’il se présente, en revanche, une partie de la société civile craint un regain des tensions.

 

 

RFI

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