Guinée : le Belgo-marocain Ibrahim Aklal arrêté en Mauritanie, plus d’un mois après son évasion
Ledjely – Son évasion de la prison civile de Conakry, le 6 juin dernier, avait particulièrement mis en colère le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Alphonse Charles Wright.
Mais Ibrahima Akhlal, un fugitif belgo-marocain de 28 ans, recherché à la fois en Belgique où il s’est échappé d’une prison dans laquelle il purgeait une peine de 21 ans et aux Pays-Bas pour sa participation supposée à un braquage contre un fourgon blindé de transport d’or, n’est pas allé loin.
En effet, Alphonse Charles Wright, il a été finalement arrêté de nouveau au Mauritanie. Il devrait être rapatrié en Guinée, selon le ministre.
C’est sur le ton du triomphe que le Garde des sceaux a annoncé l’arrestation d’Ibrahim Akhlal. « J’avais fait la promesse que ce monsieur serait retrouvé. Je vous informe qu’il est maintenant retrouvé et arrêté en Mauritanie. Il va être mis à la disposition de la Guinée. Il pensait qu’il allait échapper à la justice de notre pays, mais ça il est hors question », a jubilé Charles Wright, en marge de la conférence qu’il a accordée mercredi.
Cependant est-il nécessaire que le fugitif belge soit ramené en Guinée ? Pourquoi en effet ne peut-on laisser à la partie mauritanienne le soin de le transférer à la justice belge dont la notice avait déjà servi à son arrestation en décembre dernier à Conakry ?
Profitant de l’occasion pour aborder la récurrence des évasions que l’on enregistre dans les prisons ces derniers temps, à l’instar des cas de Coyah et plus récemment de Kankan, le ministre promet de doter les gardes pénitentiaires en armes.
En effet, selon lui, « les bandits estiment que compte tenu du fait que ces gardes pénitentiaires ne sont pas armés, ils peuvent s’attaquer à eux pour libérer leurs camarades. Ça, ce n’est pas la faute du ministre, mais plutôt une question de sécurité nationale. C’est pourquoi j’ai eu hier une rencontre avec tous les services, notamment avec le Général Balla Samoura du Haut commandement de la gendarmerie. Ils sont en train de travailler sur toutes des différentes prisons du pays de manière professionnelle ».
Au nombre des dispositions envisagées, il y a donc la dotation des gardes pénitentiaires en armes. Mais il y aussi la piste que ces gardes soient épaulés par une unité mixte composée de gendarmes et de policiers.
« Il faut que les agents de la gendarmerie ou de la police soient mis à la disposition du département de la justice pour assurer la sécurité de ces prisons, parce qu’il y a beaucoup de dossiers sensibles aujourd’hui que la justice est en train de gérer. Si nous ne prenons pas toutes les dispositions qu’il faut, cette pratique (évasion, ndlr) risque de continuer », met en tout cas en garde le ministre.
Aminata Camara
Source : Ledjely – Guinée