Mauritanie : la CNDH en quête d’une légitimité permanente

Kassataya – Après des accords de partenariat avec le syndicat des journalistes, la CNDH se relance cette fin de semaine à Nouakchott avec une convention de l’observatoire national des droits des Femmes et des Filles.

La Commission nationale des droits de l’homme en Mauritanie (CNDH) est considérée par les observateurs comme le bras droit du régime de Ould Ghazouani pour donner une image d’un Etat de droit alors que des citoyens sont assassinés à ciel ouvert dans les commissariats de police de la capitale.

Dans un pays où les femmes et les filles ne connaissent pas leurs droits parce que certaines sont victimes de violences sexuelles non punies à cause de la pesanteur sociale qui empêche la dénonciation publique de ce phénomène, alors la convention qui vient d’être signée par la CNDH et l’observatoire national des droits des femmes et des Filles apparaît comme un coup de communication.

Après 63 ans d’indépendance dans un pays qui ne reconnaît pas encore le viol marital, les droits des femmes restent un mythe. Une loi pour corriger cette anomalie dort toujours à l’Assemblée nationale depuis 2021 faute de consensus au niveau de la majorité parlementaire sous la pression d’une aile islamiste qui se réfugie derrière la charia.

Cette législation qui ne considère pas le viol marital comme un crime est un handicap des deux institutions partenaires au niveau de la sensibilisation et des actions concrètes envers les victimes. Tous ces obstacles expliquent le manque de visibilité de ce phénomène.

La CNDH reste une caisse de résonance du pouvoir malgré son affichage d’indépendance comme en témoignent toutes les dérives du chef de l’exécutif passées sous silence.

Cherif Kane

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