Le ministre de l’Économie et des Finances expose les points saillants du Lifting des statuts de la Banque Centrale de Mauritanie

Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi soir, les résultats du conseil des ministres qui s’est déroulé plus tôt dans la matinée.

Il s’agit des ministres de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, M. Houssein Ould Meddou, de l’Economie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, de l’Energie et du Pétrole, M. Mohamed Ould Mohamed Malainine Ould Khaled.

Intervenant le premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le conseil a examiné et adopté des projets de lois, de décrets et des communications, dont ceux relatifs aux Statuts de la Banque Centrale de Mauritanie et à la restructuration du Groupe Somelec.

Il a ensuite invité ses homologues ministres à prendre la parole tour à tour afin d’apporter plus de précisions.

D’après le ministre de l’Économie et des Finances, le projet de loi abrogeant et remplaçant la loi n°2018/034 du 8 août 2018 portant statuts de la Banque Centrale de Mauritanie, vise à mettre à niveau le cadre règlementaire afin qu’il soit adopté aux évolutions qui caractérisent le secteur, notamment en ce qui concerne l’aspect technologique.

Le ministre s’est appesanti sur le contexte qui a conduit à la mise en place du cadre. Il a d’abord cité les innovations technologiques introduites dans le système bancaire national, dont le paiement via mobile et autres systèmes numériques. Ceci exige du législateur à adapter ses textes pour intégrer durablement les mécanismes de contrôlent qui sied, a-t-il souligné.

De plus, le ministre a précisé que l’autre dimension du projet est la sécurité des systèmes de paiements. Il est nécessaire de renforcer leur capacité à faire face aux tentatives de fraude, qu’elles soient liées aux cyberattaques ou à des failles voire absence de mécanismes de régulation appropriées.

Pour lui, ce lifting permettra à la BCM d’optimiser l’infrastructure de paiement, en mettant en avant la sécurité des transactions.

Il a aussi déclaré que le projet compte aussi favoriser l’émergence d’un marché boursier, qui en est à ses balbutiements. Rendre Nouakchott plus attractif pour les investisseurs, est également l’un des buts poursuivis par ce texte. Ainsi donc, selon le ministre, l’excédent financier du marché pourrait être redirigé vers des institutions ou sociétés qui en ont le plus besoin.

A son tour, le ministre de l’Énergie et du Pétrole, a présenté les grandes lignes de la communication conjointe (avec le ministère de l’Économie et des Finances) sur le suivi de la restructuration du Groupe Somelec. Il a rappelé que la Holding dispose de trois sociétés afin d’assurer la continuité du service de fourniture d’électricité, tout en renforçant la couverture.

Ces sociétés sont en charges de la gestion des infrastructures, de la production et du transport, de la distribution et de la commercialisation et de la fourniture d’électricité en milieu rural. A cela s’ajoute des mesures visant à améliorer la qualité du service, notant que le Président de la République a donné des instructions pour que les moyens nécessaires soient mis à disposition.

Le ministre a rappelé que les coûts des hydrocarbures, nécessaires à la production, n’ont cessé d’augmenter depuis 2007, mais le prix de ventre du kilowatt reste stable. A sa suite, son homologue de l’Économie a apporté une contribution sur la dimension économique.

Il a souligné que l’État met tout en œuvre pour faciliter l’accès à l’électricité, à un prix correct. Mais pour ce faire, des défis doivent être relevées notamment une meilleure maitrise des coups de gestion, des équipements et des investissements. Pour lui, il est aussi important d’augmenter la vigilance afin de lutter contre l’accès frauduleux à l’électricité.

Les ministres ont par ailleurs répondu à plusieurs questions. Celui de l’Économie et des Finances a été interpellé sur les restrictions liées aux transactions monétaires via mobile. Il a relevé que la BCM a dû règlementer davantage, car le but de ses applications n’est pas de se substituer aux banques. Ensuite, pour des soucis de contrôle et de transparence, certaines opérations doivent suivre un schéma plus classique.

Toujours au pupitre, le ministre de l’Économie a indiqué que l’État d’avancement des projets n’est pas alarmant, même s’il ne correspond pas encore au seuil de satisfaction fixé. Il a rappelé que des mesures ont été prises pour la livraison des projets dans les délais impartis. Il a souligné que les projets sont financés sur le budget de l’État (deniers publics) ou via des crédits contractés auprès de bailleurs et qui seront remboursés par les Mauritaniens. Dans les deux cas, un sens de la responsabilité est nécessaire.

Le ministre de l’Énergie, quant à lui, a été interrogé sur la formation des ressources humaines dans le domaine de l’Énergie et du Pétrole. Il a assuré que les compétences locales existent, dont certaines sont formées en Mauritanie. De plus, il a relevé que la partie mauritanienne des grands projets gaziers est exclusivement gérée par des mauritaniens, toutes disciplines confondues.

En outre, le ministre a affirmé que concernant la transition énergétique, 50% de production énergétique est renouvelable. Ce qui est une avancée notable. S’agissant du prix du gaz butane, il demeure subventionné par l’État afin de maitriser les prix de vente aux citoyens.

De son côté, le porte-parole du gouvernement a répondu à une question relative à la contestation des résultats d’un concours à l’université. Selon lui, il y a des voies administratives et légales pour contester ces résultats. Faisant le lien avec la mesure prise ces derniers jours d’annuler le concours organisé par la caisse nationale de sécurité sociale, il a indiqué qu’après enquête de l’Inspection générale d’État, il s’est avéré que plusieurs manquements ont été contestés, mettant en péril la transparence du processus. C’est pour cette raison que le concours a été annulé et sera organisé à un nouveau, plus tard.

S’agissant de la situation des médias, il a déclaré que l’accès à l’information sera toujours garanti. Il a également annoncé que 10 hectares ont été mis à disposition du secteur des médias, dont 1 qui sera consacré à la contribution de la maison de la presse, tant attendue.

Source:AMI-Mauritanie

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