Gouvernement Ould Djay : Les défis de la lutte contre la gabegie
Le deuxième mandat de Ghazouani sonne-t-il la fin de la recréation ? La lutte Contre la gabegie constitue depuis la formation du gouvernement de Mokhtar Ould Diay un sujet d’une grande importance. Joignant l’acte à la parole et pour servir d’exemple, les autorités ont sévi à deux reprises.
En l’espace de trois semaines, le gouvernement de Ould Diay n’a pas fait dans la dentelle. Après l’éviction du Directeur Général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) Sidi Mohamed Taleb Amar pour népotisme dans le recrutement de candidats faisant fi de la transparence et où les critères de parenté et de trafic d’influence avaient été dominants, c’est au tour de Hamzatta Thiam, cité dernièrement dans les réseaux sociaux dans un présumé recrutement aux relents népotistes d’être éjecté de son fauteuil de directeur Général de la Société Nationale des Eaux (SNDE).
Le gouvernement de Ould Diay semble engager une croisade contre la corruption et la gabegie financière. En sévissant aussi rapidement, les pouvoirs publics n’entendent pas transiger et mettent en avant la moralisation de la chose publique, la redevabilité, ou la réédition des comptes.
Ce sont des principes auxquels chaque agent est soumis. Il en est de même la lutte contre la corruption, la gabegie financière.. Une mission aussi difficile que périlleuse d’autant que des années durant, les serviteurs de l’Etat se sont singularisés par leur acte délictueux, le bien public a été désacralisé, l’administration personnalisée et privatisée.
La course pour l’enrichissement était devenue une pratique courante. Mettre fin à des pratiques ancrées dans l’administration, dans les entreprises para publiques relève d’une mission quasiment impossible tant les tentacules sont grandes. Force est de constater que certaines pratiques perdurent encore dans notre administration.
Faire sauter le verrou
En sifflant la fin de ce désordre, le gouvernement doit inscrire son combat dans le temps et chercher à bâtir des institutions solides, légitimes et crédibles, qui résisteront au temps et dont la finalité est de garantir l’exercice et le respect des libertés fondamentales ainsi que les règles de bonne gouvernance indispensable au développement du pays.
Pour matérialiser cette vision, la rupture ne doit pas être sélective. Tous les coupables doivent payer chèrement. Il est temps de matérialiser des slogans galvaudés des époques durant : l’administration publique doit être au service des citoyens. Les agents de service public doivent assumer leurs missions de manière efficace.
Il est inadmissible qu’une certaine élite baignant entre corruption et délinquance financière, continue de vivre sans gêne dans une aisance insolente avec villas, voitures de luxe, vergers… et… Au même moment, des masses laborieuses sombraient chaque jour dans la misère. Pour la majorité, aucune perspective. Pas de perspective pour les jeunes diplômés, pas de perspective pour le fonctionnaire compétent et intègre, pas de perspective pour des paysans affamés par la sécheresse et le manque de vision des décideurs… Au finish, la paupérisation des centres urbains s’est nourrie de la pauvreté des ruraux.
Entre corruption et délinquance financière, une certaine élite vivait sans gêne dans une aisance insolente avec villas, voitures de luxe, vergers… et maîtresses bien entretenues comme des princesses voire des reines…
Au même moment, des masses laborieuses sombraient chaque jour dans la misère. Pour la majorité, aucune perspective. Pas de perspective pour les jeunes diplômés, pas de perspective pour le fonctionnaire compétent et intègre, pas de perspective pour des paysans affamés par la sécheresse et le manque de vision des décideurs… Au finish, la paupérisation des centres urbains s’est nourrie de la pauvreté des ruraux.
Force est de constater qu’on ne combat pas un tel fléau par des discours. La lutte contre la corruption ne doit pas se limiter à un combat politique, mais à une lutte pour l’exemplarité. La transparence et la mise en place de sanctions sévères contre les éventuels actes de corruption doivent servir d’outils à adopter pour lutter contre la corruption et réduire ses impacts négatifs sur la société.
Peu importe la stratégie utilisée, sans une prise de conscience générale et une conscience professionnelle de ceux qui sont chargés de la tâche, l’objectif sera difficile à atteindre.
Source;Eveil Hebdo-Mauritanie