La conférence sur la désertification s’achève à Riyad sans parvenir à un accord sur la lutte contre sécheresse
Après deux semaines de négociations intenses, la conférence des Nations Unies sur la désertification, la COP16, s’est achevée samedi à Riyad, en Arabie saoudite, avec un jour de retard, sans parvenir à un accord contraignant sur la lutte contre la sécheresse.
Près de 200 pays réunis lors de la 16e Conférence des Parties (COP16) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) se sont toutefois engagés à placer la restauration des terres et la résilience face à la sécheresse au cœur des politiques nationales et de la coopération internationale.
Ces efforts sont reconnus comme essentiels pour assurer la sécurité alimentaire et l’adaptation climatique. Les pays ont également réalisé des progrès significatifs dans les négociations d’un futur régime mondial sur la sécheresse, qu’ils prévoient de finaliser lors de la COP17 en Mongolie en 2026, a souligné le Secrétariat exécutif de la CNULCD dans un communiqué de presse.
Plus de 12 milliards de dollars ont été promis pour combattre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse à travers le monde, notamment dans les pays les plus vulnérables.
Parmi les principales avancées de la COP16 figurent la création d’un Caucus pour les peuples autochtones et d’un Caucus pour les communautés locales, afin de garantir que leurs perspectives et défis uniques soient pleinement représentés ; la poursuite du groupe Science-Politique de la Convention pour renforcer les décisions fondées sur des données scientifiques ; ainsi que la mobilisation du secteur privé dans le cadre de l’initiative Business4Land.
« Notre travail ne s’arrête pas à la clôture de la COP16. Nous devons continuer à répondre à la crise climatique—un appel à l’action pour embrasser l’inclusivité, l’innovation et la résilience. Les jeunes et les peuples autochtones doivent être au centre de ces discussions. Leur sagesse, leurs voix et leur créativité sont indispensables pour construire un avenir durable porteur d’espoir pour les générations futures », a souligné la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina J. Mohammed, dans une déclaration.
Des solutions à notre portée
Lors de ses remarques de clôture, le Président de la COP16, Abdulrahman Alfadley, ministre saoudien de l’Environnement, de l’eau et de l’agriculture, a déclaré que cette réunion marquait un tournant dans la sensibilisation internationale à l’urgence d’accélérer la restauration des terres et la résilience face à la sécheresse. «Nous espérons que les résultats de cette session marqueront un tournant significatif en renforçant les efforts pour préserver les terres, réduire leur dégradation, développer les capacités pour faire face à la sécheresse et contribuer au bien-être des communautés à travers le monde », a-t-il dit.
Lors de la plénière de clôture de la COP16, le Secrétaire exécutif de la CNULCD, Ibrahim Thiaw, a déclaré : « Comme nous l’avons discuté et constaté, les solutions sont à notre portée. Les actions que nous avons entreprises aujourd’hui façonneront non seulement l’avenir de notre planète, mais aussi la vie, les moyens de subsistance et les opportunités de ceux qui en dépendent ».
Il a également souligné un changement important dans l’approche mondiale des questions relatives à la terre et à la sécheresse, mettant en lumière les défis interconnectés avec des enjeux mondiaux plus vastes tels que le changement climatique, la perte de biodiversité, la sécurité alimentaire, les migrations forcées et la stabilité mondiale.
Besoins financiers et engagements
Au cours de la conférence, les participants ont appris que la CNULCD estime qu’au moins 2.600 milliards de dollars d’investissements sont nécessaires d’ici 2030 pour restaurer plus d’un milliard d’hectares de terres dégradées et renforcer la résilience face à la sécheresse. Cela représente un investissement quotidien de 1 milliard de dollars d’ici 2030 pour atteindre les objectifs mondiaux de restauration des terres et lutter contre la désertification et la sécheresse.
De nouveaux engagements ont été annoncés pour des projets à grande échelle de restauration des terres et de préparation à la sécheresse, tels que le Partenariat mondial pour la résilience à la sécheresse de Riyad, qui a attiré 12,15 milliards de dollars pour soutenir 80 des pays les plus vulnérables du monde dans la construction de leur résilience à la sécheresse, dont un engagement de 10 milliards dollars du Groupe de coordination arabe.
Le Grand Mur Vert (GMV), une initiative dirigée par l’Afrique pour restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées, a également mobilisé 11 millions d’euros du gouvernement italien pour la restauration des paysages au Sahel et 3,6 millions d’euos du gouvernement autrichien pour renforcer la coordination et la mise en œuvre de l’initiative dans 22 pays africains.
Une voix plus forte pour les peuples autochtones
Dans une décision historique, les Parties ont demandé la création d’un Caucus pour les peuples autochtones et d’un Caucus pour les communautés locales. L’objectif est de garantir que leurs perspectives et priorités uniques soient adéquatement représentées dans les travaux de la Convention. La déclaration « Terres sacrées », présentée lors du Forum inaugural des peuples autochtones à une COP de la CNULCD, a souligné le rôle des peuples autochtones dans la gestion durable des ressources et a appelé à une plus grande participation à la gouvernance mondiale des terres et de la sécheresse, y compris par la participation aux efforts de restauration des terres.
« Aujourd’hui, l’histoire a été écrite », a déclaré Oliver Tester, représentant des peuples autochtones d’Australie. « Nous sommes impatients de défendre notre engagement à protéger la Terre Mère à travers un Caucus dédié, et de quitter cet espace en ayant confiance que nos voix seront entendues ».
Source:ONU INFO