L’Algérie et la Mauritanie renforcent leur coopération économique et sécuritaire
L’Algérie et la Mauritanie ont intensifié ces dernières années leur coopération économique et sécuritaire pour répondre à des défis régionaux communs, allant de la relance du commerce bilatéral aux enjeux de sécurité dans la région sahélo-saharienne.
Des relations économiques en plein essor
Depuis 2018, les deux pays ont marqué une étape décisive en inaugurant le premier poste frontalier entre Tindouf (Algérie) et Zouerate (Mauritanie), facilitant ainsi le commerce transfrontalier. Le volume des échanges commerciaux est passé de 50 millions de dollars en 2018 à 414 millions en 2023. Il devrait atteindre 700 millions de dollars d’ici fin 2024.
Pour soutenir cette dynamique, des expositions commerciales, dont celle de 2018 à Nouakchott avec la participation de 170 entreprises algériennes, ont permis d’accroître la visibilité des produits algériens sur le marché mauritanien.
Par ailleurs, la construction d’une route stratégique de 840 km reliant Tindouf à Zouerate, pour un coût de 600 millions de dollars, devrait renforcer les échanges économiques et ouvrir l’accès aux marchés ouest-africains.
Objectif : atteindre les marchés africains
L’Algérie voit en la Mauritanie un corridor stratégique pour accéder au marché de la CEDEAO, dont le PIB collectif atteint 800 milliards de dollars pour une population de 400 millions d’habitants. Alger a multiplié les initiatives, avec l’ouverture de succursales bancaires à Nouakchott, Nouadhibou, Dakar et Abidjan, facilitant les transactions dans la région.
Lors de sa participation au sommet sur l’éducation et l’employabilité des jeunes à Nouakchott, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a réitéré son engagement envers l’Afrique, soulignant que 6 000 étudiants africains sont actuellement inscrits dans des universités algériennes, avec 2 500 bourses annuelles.
Coopération sécuritaire face aux défis régionaux
Les défis sécuritaires demeurent au cœur des préoccupations des deux pays, avec une frontière de 460 km marquée par des activités de groupes armés et de contrebande. La détérioration de la situation sécuritaire dans la région du Sahel, en particulier au Mali, au Niger et au Burkina Faso, a poussé Alger et Nouakchott à renforcer leur coopération militaire.
En octobre dernier, le chef d’état-major algérien, le général Saïd Chengriha, s’est rendu en Mauritanie pour coordonner les efforts de surveillance des frontières et la lutte contre le terrorisme. Le contrôle des zones frontalières vise également à limiter les activités de trafic de drogue et d’armes, souvent exploitées par des groupes extrémistes.
Le général Bala Chaaban, chef d’état-major mauritanien, a déclaré que le renforcement de la sécurité et des projets de développement dans les zones frontalières sont essentiels pour stabiliser la région.
Un partenariat stratégique pour l’avenir
Cette coopération entre l’Algérie et la Mauritanie, qui s’intensifie sur les plans économique, sécuritaire et éducatif, témoigne de l’ambition des deux pays de jouer un rôle central dans la stabilité et le développement de la région sahélo-saharienne.
En combinant projets d’infrastructures, échanges commerciaux accrus et coordination militaire, Alger et Nouakchott ouvrent la voie à un partenariat stratégique prometteur.
Source:Tunisie Numérique