Programme d’urgence : Ghazouani face aux réalités des chantiers scolaires
Le programme d’urgence lancé par le président Mohamed Ould Ghazouani couvre plusieurs secteurs clés du développement, parmi lesquels celui de l’éducation.
Sa récente visite sur les sites de plusieurs écoles encore en construction témoigne de l’attention particulière qu’il accorde à ce secteur, en particulier. Mais une question persiste : ses directives sont-elles véritablement suivies par les responsables concernés ?
Les travaux lancés sous l’égide de la délégation Taazour ne semblent pas refléter l’ambition présidentielle. Ils peinent à incarner le succès attendu de ce programme d’urgence, censé améliorer rapidement les infrastructures de Nouakchott.
Pour pallier ce décalage entre engagements et résultats, le président n’hésite plus à aller lui-même constater l’état d’avancement des projets. Une démarche courageuse, certes, mais qui le confronte à une réalité en déphasage avec les promesses faites à ses compatriotes, un an déjà après sa réélection.
Lors de sa visite de terrain ce samedi, dans plusieurs établissements sélectionnés pour son itinéraire, Ghazouani a pu mesurer de visu l’écart important entre les ambitions affichées et la mise en œuvre concrète du programme d’extension et de modernisation des écoles. Une situation marquée par la répétition des mêmes couacs, souvent laissés sans suite.
Le président a lui-même souligné avec insistance les retards constatés et le non-respect des normes techniques dans la construction des établissements. Le Premier ministre, Mokhtar Ould Diaye, avait déjà fait le même constat et tiré la sonnette d’alarme lors de la dernière réunion du Comité ministériel préparant la rentrée scolaire 2025-2026.
Le défi est de taille car il faut héberger 69 000 élèves dans un contexte où, à quelques semaines de la rentrée, aucun des établissements en chantier n’a encore été réceptionné. Pendant ce temps, les travaux de réhabilitation s’éternisent sur 190 écoles primaires et 21 lycées.
De son côté, la ministre de l’Éducation a salué l’implication directe du président, qu’elle considère comme « une volonté sincère de transformer en profondeur le système éducatif et de garantir de meilleures conditions pour les élèves ».
Reste que le chef de l’État devra se méfier des visites trop cadrées qui ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Car derrière les apparences, l’exécution de ce programme d’urgence – véritable fer de lance de son action politique – reste entachée de zones d’ombre érigées par d’autres responsables.
Source:La Dépêche-Mauritanie