Niger : Laurent Gbagbo estime qu’une intervention militaire de la Cedeao serait « la guerre la plus idiote »
Pour l’ancien chef de l’Etat, le projet d’opération militaire de la Cedeao est un « jeu de mensonge ».l’opposant ivoirien a pris le contre-pied de cette position. Une intervention ? « Ce serait la guerre la plus idiote », a précisé Laurent Gbagbo.
Le projet d’opération militaire est un « jeu de mensonge », a-t-il continué, frôlant le complotisme. « On est pistonné par derrière pour l’uranium, le gaz », a-t-il avancé, faisant allusion au soutien des pays occidentaux aux décisions de la Cedeao, notamment des Etats-Unis et de la France.
Laurent Gbagbo en a profité pour prôner l’acte de mort de l’opération régionale qui, impuissante jusqu’alors à mettre fin aux coups d’Etat dans la région, joue sa crédibilité dans le dossier nigérien. « Les gens qui la dirigent [la Cedeao] perdent pied. (…)
Je souhaite que cette force en attente soit mobilisée et que les chefs d’Etat-major se réunissent pour faire un plan de lutte contre les terroristes » plutôt que pour renverser les putschistes.
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Il n’a pas hésité à attaquer les présidents en place souhaitant « partir en guerre » pour réinstaller « la démocratie au Niger ». « Et chez toi ? », a-t-il interpellé, suscitant les rires de la salle. Première cible : Alassane Ouattara et son troisième mandat controversé, obtenu en 2020.
« Quand ta Constitution dit que tu as le droit à deux mandats pas plus, et qu’au deuxième mandat tu tripatouilles la Constitution pour te faire un troisième mandat, puis un quatrième puis un cinquième, qu’est-ce que tu fais là ? C’est pas un coup d’Etat ça ? C’est un coup d’Etat », a-t-il affirmé.
Depuis maintenant trente ans, les rivalités entre Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, mort le 1er août, font la vie politique de la Côte d’Ivoire. Désormais que le dernier a disparu, les deux autres vont-ils renoncer à se présenter à la prochaine élection présidentielle ?
Laurent Gbagbo a estimé que, s’il le fait, ce ne serait pas par envie mais par « devoir », assurant que redevenir chef de l’Etat n’était « plus une obsession ».