Chronique : Entre Nous .Sneiba El Kory
Le Calame – Je connais les chinoiseries. Je connais les conneries. Je connais même les sauvageries. Je sais que chez nous, ici en Afrique, un militaire est souvent imprévisible. Le général ou le colonel. Le commandant ou le capitaine.
Parfois même le sergent ou le simple homme de troupes. Nos militaires africains ont tous dans la tête de pouvoir un jour ou une nuit de prendre le pouvoir pour un oui ou pour un non. Les justifications viendront après ! Qui ne se rappelle pas de la fameuse ‘’ il m’a enlevé, je l’ai enlevé’’.
Ou encore ‘’ retourne moi, je te retourne’’ ! Les fondamentaux des coups d’état, l’abécédaire des renversements des présidents prétendument élus démocratiquement sont simples : Une bonne forme physique, un treillis bien propre aux manches retroussées, des lunettes noires, des rangers bien cirés et une poignée d’officiers aux épaules bien larges et aux ambitions démesurées.
Et puis vlan et voici le pauvre ancien patron de président bien renversé avec sa famille et gardé au frais sans eau ni électricité ni garde de corps ni directeur de cabinet. Puis voilà moi le putschiste devenu homme fort proposant des agendas de retour à l’ordre constitutionnel dans au moins trois ans avec galvanisation des populations pour réclamer souveraineté et indépendance du pays.
En tout cas Messieurs les renverseurs de présidents élus démocratiquement, ce n’est pas à nous qu’il faut montrer comment il faut faire. Le premier renversement chez nous date d’au moins 45 ans.
Il est beaucoup plus âgé que certains de ces renverseurs parvenus. Nous, nous ne sommes pas le Sénégal dont les militaires sont soit républicains soit tout ce qui vous passe par la tête. Pour les coups d’essai, c’est depuis longtemps, nous sommes depuis des décennies à nos coups de maître.
Moi, j’ai une question simple et complexe : C’est quand et comment les militaires quittent le pouvoir après y être arrivé ? Un militaire est un militaire. En treillis ou en costume. C’est pareil. L’affaire est dans la tête.
Bien pleine. Bien faite. Chauve ou touffue. Peu importe. Pourtant, y a pas plus compliqué que Wagner et c’est fini. Evguéni Prigogine et son bras droit sont terminés. Il a fallu juste d’une petite ‘’fausse manœuvre’’ d’un défunt équipage pour que la page se tourne. Si Poutine pouvait nous apprendre à nous autres de l’autre bout du monde comment finir avec nos militaires et nos djihadistes.
En finir avec calme, sérénité, sans qu’une balle ne détonne. Juste un petit crash malencontreux ou une petite disparition dans le désert pour devenir un ‘’ œil blanc’’.
Après on fera comme lui leur deuil et présenterons les condoléances en rappelant que ces militaires renverseurs des ordres constitutionnels étaient pourtant de vaillants hommes qui ont rendu de grands services à la patrie mais qui ont quand même fait quelques erreurs. Nous avons bien mérité notre médaille d’or en antidémocratie.
Sept présidents militaires en soixante ans ! Qui dit mieux ? Et nous sommes encore là à marquer le pas et à faire le garde à vous les fesses bien serrées les uns derrière les autres hochant les têtes en avant et en arrière aux injonctions de nos généraux très mal reconvertis en présidents aux costumes civils et aux moteurs militaires.
Notre fameuse ‘’ élite’’ qui n’est pas moins catastrophique que la COVID 19 dont justement la caisse n’a pas encore été retrouvée avec ses fonds a malheureusement raté le coche du recrutement militaire qui ouvre les perspectives de devenir commandant de la garde présidentielle qui est en fait l’antichambre pour accéder à la présidence via un coup d’état fait sur un coup de tête.
Salut !