Sénégal/Mauritanie : Crise diplomatique !? Les dessous des cartes d’un contentieux silencieux et menaçant
Bien qu’il soit difficile de qualifier cet incident de crise diplomatique à part entière, il n’en demeure pas moins qu’il soulève des questions sur la nature des relations entre les deux pays voisins.
L’absence d’un accueil formel au Sénégal et la réciprocité du geste en Mauritanie révèlent une forme de tension qui pourrait découler de différents facteurs. Ces tensions peuvent être liées à des divergences politiques, économiques ou même personnelles entre les deux présidents. Toutefois, ces questions demeurent largement spéculatives.
Un différend diplomatique, subtil mais perceptible, semble opposer le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani et son homologue sénégalais Bassirou Diomaye Faye. Cette tension, bien que non officiellement reconnue, pourrait avoir des répercussions significatives sur les relations entre les deux pays et menacer la réalisation du méga-projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
Une série de gestes protocolaires équivoques
Tout a commencé lors de la visite officielle du président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, à Dakar. Contrairement au protocole habituel, le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, n’a pas accueilli son homologue à l’aéroport. Ce dernier a été reçu par le Premier ministre sénégalais, Ousman Sonko, tandis que d’autres chefs d’État étaient personnellement accueillis par Diomaye Faye au même moment et au même lieu. Ce manquement protocolaire a été perçu comme un coup de fouet à Nouakchott et aussi un signe de refroidissement des relations entre les deux pays.
Suite à cet incident, les réseaux sociaux, de deux cotés, ont rapidement amplifié le malaise, devenant un terrain de débat ; surtout du côté mauritanien. Toutefois, certains partisans du président Ghazouani ont cherché à minimiser cet acte sur les réseaux sociaux, en le dépersonnalisant, pour éviter de mettre leur président dans une situation ridicule et embarrassante, notamment en raison de ses responsabilités, non seulement en tant que président d’une république sœur et voisine mais aussi en tant que président en exercice de l’Union africaine. Ces cafards du net, comme les appelle les arabisants, cherchaient une échappatoire lamentable pour Ghazouani enfin que l’incident, ne prenne une ampleur plus grande dans l’opinion publique, tant au niveau national que régional.
Cette tentative de banalisation, orchestrée par les trolls de la toile du net, visait à éviter a Ghazouani une énième humiliation, après celle subit et continue de subir, de la part du régime d’Assimi Goïta et Wagner ; qui tuent et maltraitent en persistance, les populations Mauritaniennes, aux frontières avec le Mali, sans oublier le lot de carnage des drones au Nort de la Mauritanie, tout au vu et au su du pouvoir à Nouakchott, qui garde un silence radio déconcertant et pitoyable.
La revanche de Ghazouani : un geste fort symbolique
En réponse, le président Ghazouani semble avoir rendu la pareille. Alors que Bassirou Diomaye Faye effectuait une visite officielle en Mauritanie a l’occasion de la Conférence continentale sur l’éducation, un événement d’envergure organisé la semaine dernière, sous la présidence du chef de l’Etat mauritanien, président en exercice de l’Union africaine (UA) en partenariat avec la commission de l’UA et l’UNICEF ; et où la presse, crédible nationale et internationale avait été interdite l’accès pour des raisons dont seuls les organisateurs peuvent élucider.
A son arrivé à l’aéroport Oumtounsy, Bassirou Diomaye Faye a été accueilli par le Premier ministre mauritanien, tandis que Ghazouani était occupé à recevoir d’autres chefs d’État. Karl Friedrich avait écrit : «la vengeance est un plat qui gagne à être mangé froid » et on dit souvent que LA VENGEANCE est une préparation qui nécessite un art culinaire bien élevé. Personnellement je crois bien que les Marabouts, chez nous, en savent quelque chose à cet Art culinaire. Et entre les talibés et les marabouts il y a toujours une histoire à raconter et celle-ci en est une à retenir.
C’est ainsi que, le président Ghazouani a opté pour une revanche avec un plat dont les assaisonnements respectent les règles de la réciprocité diplomatique, Alors Bassirou Diomaye Faye à Nouakchott, ne sera pas accueilli personnellement à l’aéroport par Ghazouani mais plutôt par son Premier ministre Mokhtar Ould Diay, tandis que Ghazouani était occupé à recevoir d’autres chefs d’État.
Ce geste revanchard, bien que symbolique, a permis aux journalistes les plus avertis et observateurs de deux côtés de ne pas laisser cette crise diplomatique inaperçue. L’incident a ainsi révélé une tension latente entre les deux dirigeants, désormais plus difficile à ignorer. Si ces gestes peuvent paraître insignifiants, leur répétition montre que des fissures diplomatiques commencent à se former.
Les dessous des cartes
De notre côté au niveau de votre Magazine Points Chauds, qui n’a jamais les yeux dans sa poche , nous avons essayé de fouiner et essayer de faire un recoupage avec des sources, généralement bien informées, de l’autre coté de la rive et avons puis trouver quelque éléments des réponses a cette crise qui ne dit pas son nom, dont nous publions ici juste 05% car la publication des 95% dépendra des années avenir car nous ne voulons pas être l’élément déclencheur de ces incidents, largement commentés sur les réseaux sociaux, révèlent une tension latente entre les deux dirigeants. Si les gestes restent symboliques, leur répétition pourrait refléter un refroidissement des relations bilatérales.
Sachant que cette situation inquiète d’autant plus que les deux pays partagent depuis quelques années des intérêts stratégiques communs, notamment dans le domaine de l’énergie, avec le projet gazier Grand Tortue Ahmeyim, situé à la frontière maritime Mauritano-sénégalaises, qui représente une opportunité économique historique pour les deux nations. Avec des réserves à gazières, au large des côtes sénégalo-mauritaniennes estimées à plus de 2.750 mètres en profondeur. Cet important gisement, dont les réserves sont estimées à 450 milliards de m3 de gaz naturel, ce gisement pourrait faire des deux pays des acteurs majeurs sur le marché mondial de l’énergie.
Ainsi et tout juste après son installation confortable dans le fauteuil présidentiel, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye procède a l’ouverture d’une enquête sur la corruption des entreprises opérant dans le secteur gazier commun avec la Mauritanie.
L’ouverture d’une enquête, par le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, sur la corruption des entreprises opérant dans le secteur gazier commun avec la Mauritanie, avait pour l’intention du examiner les dossiers du lègue de Macky Sall, qui pourraient affecter les transactions avec les sociétés opérant dans le champ gazier, comme le Grand Tortue Ahmeyim, partagé avec la Mauritanie ce qui a suscité de vives inquiétudes ; Notamment en ce qui concerne le dossier d’annulation des dettes fiscales d’une société française ainsi que de BP elle-même, d’une valeur totale de 125 millions de dollars dues au Sénégal et à la Mauritanie ; sachant que les conséquences auraient pu être majeures pour le groupe.
Le problème est que ces dettes ont été annulées en échange de commissions de personnalités influentes de la plus haute sphère des deux Etats.
A rappeler que, le président sénégalais, Macky Sall, avait effectué une visite officielle en Mauritanie, un mois avant les présidentielles sénégalaises, ce qui a suscité beaucoup d’interrogations. Lors de cette visite tant controversée, les dirigeants des deux pays ont tenu des échanges cordiaux et fructueux, pas plus pas moins ; salon la médias de deux pays mais le sujet qui a plus alimenté les salons de deux capitales, était en réalité l’exploitation du champ gazier commun GTA.
Et pourquoi une telle visite de derniers jours avant de quitter le fauteuil présidentiel ? On dit que les deux chefs d’états en l’occurrence Diomaye Faye et Mohamed Ghazouani, ont eu des entretiens à ce sujet ; des sources, généralement bien informées, de l’autre côté de la rive, font état d’un mécontentement et un mal alaise du président Diomaye Faye vis-à-vis du président Ghazouani du fait qu’après que la commission d’enquête sénégalaise ait découvert le pot aux roses à savoir le dossier d’annulation des dettes fiscales d’une société française ainsi que de BP elle-même, d’une valeur totale de 125 millions de dollars dues au Sénégal et à la Mauritanie ; et pendant que l’instruction suivit son cours normal du côté sénégalais ; du côté Mauritanien, le président Mauritanien Mohamed Ould Cheikhe Ghazouani a dédaigné les résultats et allé plus loin en nommant, lors du conseil des ministres du Jeudi 2 mai 2024 , le chef département du contrôle fiscal au Projet Gazier Grand Tortue Ahmeyim, en tant que directeur des entités publiques, une promotion peut être bien mérité au pays d’Ali Baba et les 40 voleurs!?.
Il y a aussi son chef, l’ex ministre des finance Isslemou Ould Mohamed Mbadi qui avait était cité par la presse nation dans cette affaire et dont Ghazouani avait laissé exercer ses fonctions, comme membre du gouvernement précèdent sans gêne. Il convient de noter que selon la presse de deux côtés, l’enquête avait dévoilé que les parts de commissions touchées, par la partie mauritanienne, étaient les plus faibles, on parle d’un chiffre d’hauteur de deux milliards d’ouguiya.
Pour le pouvoir sénégalais, il ne s’agissait pas seulement d’une simple ouverture d’enquête mais le début d’une collaboration avec les autorités mauritaniennes dans le l’objectif de faire la lumière sur la corruption et la gabegie qui gangrènent d’administration des deux pays. Mais il va de soi aussi de punir les responsables, récupérer ce qui peut être récupérable et dénoncer tous les acteurs impliqués dans les deux pays jusqu’au plus haut niveau. Mais l’engouement a laissé place à la déception.
GTA : un projet énergétique majeur en jeu
Selon des sources proches du dossier GTA, au niveau de BP et Kosmos Energy, les entreprises impliquées dans le projet, les préoccupations commencent déjà à se manifester concernant l’impact de ce différend diplomatique sur la collaboration transfrontalière nécessaire à la réalisation du projet.
Les décisions conjointes, la gestion des infrastructures partagées et le partage des revenus dépendent d’une confiance mutuelle entre Dakar et Nouakchott. Une dégradation prolongée des relations pourrait entraîner des retards, augmenter les coûts et dissuader de futurs investisseurs.
Déjà, Il faut souligner, il y a 2 mois le choix du nom des navires de support affrétés autour du gisement transfrontalier GTA, avait conduit les deux pays au bord d’une mini-crise diplomatique qui a failli réveiller les démons des deux côtés.
Sans oublier les déclarations populistes, d’Ousman Sonko avant d’être PM, sur la part du Sénégal dans le projet GTA et qu’il considère comme non équitable.
Des différences à surmonter pour une collaboration réussie
Le projet GTA repose sur une approche coopérative. Outre les infrastructures communes notamment une plateforme de production offshore et des pipelines –, le succès du projet exige une gestion harmonieuse des aspects techniques, environnementaux et financiers. Une crise diplomatique pourrait entraver cette coordination et remettre en question l’équilibre d’un partenariat déjà fragile.
Une stabilité nécessaire pour l’avenir régional
Au-delà du GTA, la stabilité des relations entre le Sénégal et la Mauritanie est essentielle pour la coopération régionale en Afrique de l’Ouest. Les deux pays partagent une frontière terrestre et maritime, ainsi que des enjeux stratégiques communs en matière de sécurité et de développement économique. Une détérioration de leurs relations pourrait affaiblir leur influence sur la scène régionale et nuire à leurs aspirations énergétiques.
Une opportunité de dialogue à saisir
La crise diplomatique silencieuse entre le Sénégal et la Mauritanie constitue un rappel des défis inhérents à la gestion de partenariats stratégiques complexes. Toutefois, elle offre également une opportunité unique de redéfinir les bases de leur collaboration. En adoptant une approche proactive, incluant des discussions bilatérales et une implication accrue des partenaires internationaux, les deux pays peuvent non seulement surmonter leurs différends, mais également renforcer leur position en tant qu’acteurs majeurs dans le secteur énergétique.
Le projet GTA: un enjeu économique stratégique
Le succès du projet GTA repose sur une coopération étroite et sur la gestion partagée des infrastructures, telles que les plateformes offshores et les pipelines. Une crise diplomatique prolongée risquerait d’entraver cette coordination essentielle, mettant en péril l’équilibre d’un partenariat déjà fragile.
Pourtant, le projet GTA pourrait devenir un catalyseur pour apaiser les tensions et relancer le dialogue constructif.
Les partenaires internationaux, notamment BP et Kosmos Energy, pourraient jouer un rôle crucial en facilitant la médiation et en encourageant une coopération harmonieuse. La réussite du projet pourrait ainsi devenir un facteur clé pour surmonter les divergences diplomatiques et consolider les relations entre le Sénégal et la Mauritanie.
Source:Points Chauds-Mauritanie