Ghazouani/ M6, que faisait le Marabout chez le Shérif ? : Les dessous d’une visite démasquée
Au moment où l’on parle d’une imminente visite en mars de cette année du roi Mohammed VI à Nouakchott, les conversations de certains observateurs continuent d’alimenter les salons de Nouakchott, mais aussi la presse marocaine et mauritanienne, sur le caractère antinomique de la visite controversée qu’a effectuée au Maroc, le 19 décembre, le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Des sources généralement bien informées révèlent que, depuis cette visite et sur ordre des autorités algériennes, l’ambassade de l’Algérie à Nouakchott a été vidée de tous ses diplomates, du plus petit au plus haut gradé, ne laissant sur place que l’attaché militaire dans les locaux.
Selon des sources, le gouvernement mauritanien a officiellement notifié au Royaume du Maroc son accord pour entamer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique, ainsi que pour interconnecter les réseaux Internet et téléphoniques gérés par le groupe « Maroc Telecom » dans les deux pays.
La source a souligné l’achèvement des études et le volet législatif d’un protocole d’accord conjoint, qui devrait être signé par les ministres de l’énergie des deux pays avant la fin de cette semaine.
Par ailleurs, la source a ajouté que les consultations se poursuivent concernant la liaison des ports terrestres et des réseaux routiers reliant la ville Smara – Zouerate, afin de parvenir à une intégration commerciale et économique globale entre les deux pays. Cette collaboration vise à exploiter leur situation géographique stratégique, faisant de leur frontière commune un point de passage central pour le commerce international et la circulation des marchandises entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne.
Cette avancée majeure dans les relations maroco-mauritaniennes intervient un mois après une visite qui a suscité des débats.
Une visite qui avait été annoncée comme privée, mais qui, au vu du communiqué du palais royal, s’est avérée officielle, voire un mini-sommet de chefs d’État. Cette visite aurait pu passer normalement, comme toute autre visite qu’effectue un chef d’État auprès d’un autre, si ce n’était la manière dont elle avait été annoncée dès le début et la façon dont les déclarations des deux côtés ont couronné ce mini-sommet.
Tout d’abord, la présidence mauritanienne avait initialement justifié la visite de Ghazouani comme étant privée, évoquant la présence de la première dame dans l’un des établissements sanitaires du royaume pour des soins d’urgence. De ce fait, le président devait effectuer cette visite de façon privée au royaume du Maroc. Pourtant, cette explication a rapidement été remise en question, étant donné que la première dame se rend habituellement dans des centres médicaux situés aux États-Unis ou en Europe, notamment en Allemagne.
En règle générale, les déplacements privés des chefs d’État obéissent à des protocoles stricts, évitant toute publicité inutile. Ici, l’absence de rigueur et la communication contradictoire ont rendu cette visite plutôt publique que privée, soulevant même des interrogations quant à ses réels enjeux.
En termes de protocole, la visite d’un chef d’État n’est pas aussi simple qu’on pourrait l’imaginer, même officielle, et encore moins sans une invitation officielle, surtout à un moment où les tensions sous-jacentes liées aux enjeux régionaux et au dossier du Sahara occidental menacent.
Une discrétion mise en échec par un amateurisme apparent
Il faut souligner que les préparatifs et l’annonce de cette visite ont été marqués par un certain amateurisme, révélant des failles et un manque de savoir-faire protocolaire, organisationnel et de maîtrise de la communication institutionnelle. De facto, la communication a trahi l’objectif initial de discrétion.
Habituellement, une visite privée d’un chef d’État obéit à un protocole strict, évitant les fuites ou les contradictions. Ici, la communication incohérente de la part des autorités mauritaniennes a suscité la curiosité, transformant ce déplacement en un événement public et officiel.
La précipitation avec laquelle la rencontre a été annoncée et la tenue même de cette visite dans un contexte régional tendu, marqué par des tensions croissantes, notamment autour de la question du Sahara occidental et des rivalités algéro-marocaines, mais aussi quelques jours après la visite historique effectuée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune à Nouakchott, tout cela ne pouvait laisser ce déplacement inaperçu. Cela soulève également des interrogations : quelles urgences ont poussé les deux parties à organiser ce mini-sommet ?
Pour le Maroc, peu importe que Nouakchott ait insisté sur le caractère privé de cette visite. Peu importe que Ghazouani soit venu en boubou, en culotte ou en pyjama ; ce qui comptait pour Rabat, c’était de braquer les projecteurs sur cette rencontre afin de ne pas laisser cet événement passer inaperçu. Le royaume a déployé tout son appareil médiatique et diplomatique pour donner de l’ampleur à cette visite, suggérant son caractère stratégique malgré les ambiguïtés initiales. Ce choix traduit la volonté marocaine de montrer que cette rencontre, bien qu’annoncée comme discrète, revêtait une importance particulière dans un contexte régional tendu.
Par ailleurs, il convient de noter que cette visite s’est déroulée peu après l’opération chirurgicale du roi Mohammed VI, réalisée avec succès. Cela a pu ajouter une dimension personnelle à la rencontre, sans toutefois occulter les discussions politiques en arrière-plan.
L’empreinte d’un certain amateurisme a levé les voiles sur les failles de l’organisation de cette soi-disant visite « privée », qui n’est plus privée pour personne. Sans pour autant entrer dans le cas des soins de la première dame, qui, selon les observateurs les plus éclairés, n’était qu’un alibi pour le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de poser le pied au palais royal pour des raisons d’« urgence ».
L’ossature d’un mini-sommet
Une chose est sûre : la charpente qui constitue les trois points chauds de ce mini-sommet n’a pas été mentionnée dans le communiqué du cabinet royal. Par ailleurs, il a été annoncé dans le communiqué du cabinet royal les dimensions économiques et stratégiques, notamment l’initiative visant à favoriser l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique, un projet géopolitique qui tient à cœur au royaume chérifien et qui est, de l’avis des économistes, comparable au « plan Marshall africain ».
Il y a aussi le gazoduc Afrique-Atlantique, sachant que la Mauritanie, consciente des retombées économiques et stratégiques de ce projet, pourrait être impressionnée par ce gigantesque projet et avoir adopté une posture coopérative.
Une alliance sous conditions ?
Selon des analystes spécialistes de la région, cette visite pourrait marquer un tournant dans les relations maroco-mauritaniennes, si les deux parties parviennent à surmonter leurs différends historiques. Toutefois, les enjeux restent nombreux, et l’issue des discussions dépendra de la capacité des deux États à concilier leurs priorités respectives.
On dit même que l’Espagne, la France et surtout les Émirats arabes unis avaient commencé à faire pression sur Nouakchott depuis longtemps, pour accepter ces trois points, afin de clore définitivement le processus de rapprochement avec l’Algérie. Des sources concordantes avancent même que les voyages du président Ghazouani en Espagne, puis de l’Espagne aux Émirats arabes unis le 6 décembre, avaient un lien avec cette visite « privée », car cette visite avait une particularité bien particulière.
Des médias marocains parlent même d’une rencontre discrète qui s’est tenue aux Émirats arabes unis 28-29 Décembre entre le roi Mohammed VI du Maroc et le président mauritanien Mohammed Ould Ghazouani et Mohammed Ben Zayed à Abu Dhabi. Aucune source, autorisée ni même habituellement informée ne nous a confirmé cette rencontre de haut niveau.
Cependant, il faut souligner que le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, est apparu en train de supervisé le 27 décembre dans la ville de Laâyoune, inaugurant le tronçon routier Laâyoune-Aouinat-Azbel et quelques heures le 28 à Hammod en Assaba ainsi tout juste après le 28, le président s’est éclipsé des projecteurs, et son retours à la capitale n’a pas été annoncé comme d’habitude ni par la Télévision ni par AMI ; Alors que sa présence, qui n’ a rien à avoir avec son retour, n’a été remarqué que quelques jours bien après, plus précisément le 31 décembre lors du dernier conseil des ministres de l’année 2024.
Est-ce le même procédé de l’histoire de la Première dame qui se répète !? en tous cas la presse Marocaine signe et persiste sur la rencontre de haut niveau.
Les trois Points Chauds majeurs au cœur des pourparlers
Mais selon des informations concordantes de sources généralement bien informées, ce qui a été exclu du communiqué du cabinet royal, ce sont trois points chauds qui constituaient le jeu des cartes sur la table de concertation, pour ne pas dire des négociations à cette occasion, et qui forment en réalité la substance qui a poussé le président Ghazouani à se rendre à Rabat, à la manière d’un envoyé spécial auprès du roi.
Les trois points chauds majeurs qui ont dominé les discussions entre les deux dirigeants sont :
1. La reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental
Rabat espère rallier la Mauritanie à sa position concernant le Sahara occidental. Alors que Nouakchott a jusqu’ici maintenu une neutralité prudente, le Maroc souhaite obtenir un soutien explicite, notamment à la lumière de la reconnaissance des États-Unis, de l’Epagne et récemment la France sans oublier les récentes ouvertures de consulats africains dans les provinces sahariennes.
Le Maroc bénéficie d’un soutien international croissant pour son projet d’autonomie du Sahara, ce qui renforce sa position sur la scène régionale et mondiale. Cette reconnaissance internationale accroît son attractivité en tant qu’allié stratégique.
Ainsi un alignement avec le Maroc offrirait à la Mauritanie des opportunités économiques et stratégiques majeures, notamment en matière d’infrastructures, de commerce et de développement.
Pourtant, un tel rapprochement pourrait exacerber les tensions internes en Mauritanie, où une partie de la population à savoir l’élite politique et militaire, reste attachée à une politique d’équilibre entre le Maroc et l’Algérie.
L’Algérie, bien qu’elle continue de soutenir le Front Polisario, semble perdre de son influence régionale en raison de ses défis internes et de son incapacité à proposer une alternative crédible au modèle marocain du fait qu’elle reste attachée aux résolutions et plan Onusien restent uniquement des résolutions comme toutes les autres résolutions qui n’apportent aucune solution aux conflits.
Cependant, l’Algérie conserve une capacité de nuisance non négligeable, et un rapprochement trop marqué avec le Maroc pourrait provoquer des représailles, notamment sur le plan sécuritaire.
La neutralité actuelle de la Mauritanie est souvent perçue comme une position de retrait, voire d’indifférence, face au conflit du Sahara occidental. Cette approche, bien que compréhensible, ne permet pas à la Mauritanie de tirer pleinement parti de son potentiel géopolitique.
Dans ce conflit, la Mauritanie souffre de ce Style de neutralité qui est de l’avis des spécialistes « négative ». Une neutralité positive impliquerait que la Mauritanie s’engage activement dans la recherche de solutions, en utilisant sa position géographique et ses relations avec les deux parties (Maroc et Front Polisario). Mais aussi les différents (Algérie Maroc) pour promouvoir le dialogue et la réconciliation. Cela permettrait à la Mauritanie de se repositionner comme un acteur indispensable dans la région.
De l’avis des spécialistes en géopolitique, La Mauritanie a tout intérêt à jouer un rôle de médiateur entre le Maroc, le Front Polisario et les autres acteurs influents dans le dossier du Sahara occidental. En tant que voisin direct et pays historiquement concerné, elle dispose d’une crédibilité unique pour faciliter les négociations.
En adoptant une neutralité positive, la Mauritanie pourrait organiser des tables rondes, de dialogue, proposer des initiatives de confiance mutuelle et servir de pont entre les parties. Cela renforcerait son statut sur la scène internationale et lui permettrait de sécuriser des soutiens économiques et politique.
Une chose est évidente, la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental est une chose qui fâchera Alger, et projettera, sans doute, les relations Mauritano-Algériennes à l’histoire de la crise entre Houari Boumediene et Moktar ould Daddahh.
2. La normalisation des relations avec Israël
Il est à rappeler que depuis la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Etat Hébreu, Rabat et Abu Dhabi multiplient les pressions sur les différents axes et partenaires régionaux pour qu’ils suivent le même chemin. La Mauritanie, qui avait établi des relations avec Israël en 1999 avant de les suspendre en 2009, pourrait être incitée à renouer ces liens, dans un cadre soutenu par des partenaires influents comme les Émirats arabes unis et les États-Unis.
3. Lagouira ou (La Güera)
Les voies et moyens de céder Lagouira (La Güera) au royaume chérifien de façon pacifique, comme ce fut le cas pour Dakhla en 1979.
Pour rappel, Lagouira est une localité désertée et de facto sous le contrôle, sans revendication, de la Mauritanie, mais dans le cadre d’un accord qui a pour objectif principal de protéger la zone portuaire de Nouadhibou, avec laquelle elle partage la péninsule du Cap Blanc. C’est la seule zone, en dehors de la zone tampon, à ne pas être contrôlée ni par le Maroc ni par le Front Polisario, et elle fait régulièrement l’objet de revendications marocaines. Les médias et les réseaux sociaux marocains envoient des messages de bravade qui exacerbent les tensions, notamment chaque fin d’année, concernant cette partie du territoire du Sahara occidental sous contrôle mauritanien.
Des échos indiquent que le Maroc a toujours envisagé de réintégrer cette partie du territoire, mais les conséquences d’un tel acte sur les relations bilatérales avec la Mauritanie restent incertaines.
Le casse-tête pour le Maroc, c’est comment le faire sans provoquer une situation conflictuelle irréversible avec la Mauritanie. Sachant que la Mauritanie, pour sa part, considère ce territoire comme crucial pour protéger la zone portuaire de Nouadhibou, la ville économique du pays.
Déjà en septembre 2016, la presse marocaine parlait d’un plan conçu secrètement par Alger et Nouakchott pour délocaliser une partie de la population de Tindouf dans la ville de Lagouira, alors qu’en réalité, Nouakchott n’a jamais accepté la présence du Polisario ni marocaine dans cette zone.
Et en 2017, un incident avait éclaté lorsque des unités mauritaniennes avaient intercepté une vedette de la marine royale marocaine dans les eaux de Lagouira, arrêtant douze soldats marocains faits prisonniers. Cet épisode, rapidement résolu par l’intervention directe du président mauritanien de l’époque, Mohamed Ould Abdelaziz, illustre la sensibilité de ce territoire.
Le journal marocain Yabiladi concluait à l’époque que « cette interception d’une vedette de la marine royale par des unités de l’armée mauritanienne dans les eaux de Lagouira remet en avant la question de la souveraineté sur cette partie du Sahara occidental ».
Et dans le cadre des échos relatifs aux demandes de recouvrement formulées par les autorités marocaines via différents canaux, il y a notamment celle du 12 décembre 2015, où trois membres d’une délégation marocaine de haut niveau, à savoir Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères ; Yassine Mansouri, directeur des services de renseignements extérieurs ; et le général Bouchaïb Arroub, patron de la zone Sud, étaient venus rencontrer à Nouakchott le président de l’époque, Mohamed Ould Abdelaziz. Mais la réponse d’Abdelaziz, dit-on, fut un tonnerre.
Mais ce qui donne matière à réflexion, selon des sources bien informées et proches du dossier, n’est pas la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental mais plutôt, c’est l’insistance de Rabat sur cette question de la récupération de Lagouira.
Les proches du dossier avancent même que, pour Rabat la récupération de Lagouera n’est plus qu’une question de temps aujourd’hui, car ce qui entravait cette entreprise il y a des années était uniquement des ajustements politico-technico-commerciaux. Une partie essentielle du plan général est déjà en cours d’exécution, à savoir :
– Mettre en place des solutions logistiques alternatives pour contourner éventuellement le point de passage de Guerguerat, afin de ne pas mettre en péril les exportations marocaines vers l’Afrique au cas où une annexion provoquerait des représailles de Nouakchott qui seraient de fermer ce point de passage, qui est stratégique pour l’écoulement des marchandises marocaines vers les pays d’Afrique. – Faire découvrir à Nouakchott les intentions de Rabat de façon secrète et consentante pour parvenir éventuellement à une gestion post-crise de manière raisonnable et apaisée évitant toutefois une ingérence extérieure pouvant donner une dénotation de bruit de bottes.
En cas d’annexion de Lagouira par le Maroc sans accord préalable, les experts militaires et géopolitiques excluent toute escalade belliqueuse de la part de la Mauritanie envers son partenaire « historique », pour un territoire qu’elle ne revendique pas et qui présente peu d’intérêt à ses yeux. Cependant, une chose est certaine aux yeux des observateurs : une telle initiative marocaine risquerait non seulement de réveiller de vieux conflits, mais aussi de faire régresser, durablement, les relations entre les deux pays au niveau de celles qu’elles étaient entre 1955 et 1961. Par ailleurs, si l’arrivée du roi Mohammed VI à Nouakchott se confirmait, son déplacement ne se limiterait pas à une simple « visite privée », touristique, ou même à une opération de charme et de communication médiatique. Il s’agirait plutôt d’un déplacement visant à booster les relations entre les deux pays, à l’image de sa visite en 2001, qui avait jeté les bases d’une coopération solide, toujours en vigueur aujourd’hui.
Cela dit, on sait tous ce que la tradition ancestrale impose lorsqu’un roi, et par-dessus le marché un Chérif, rend visite à un Marabout descendant des ANÇĀRS, ne repartirait certainement pas bredouille. Une chose est sûre et certaine : le Chérif ne rentrerait pas les mains vides.
Une chose est sure, la Mauritanie a déjà payé un lourd tribut en s’engageant militairement dans le conflit du Sahara occidental dans les années 1970. Cette guerre a non seulement ruiné l’économie du pays, mais elle a aussi laissé des séquelles durables, notamment en instillant chez les militaires un goût prononcé pour le pouvoir. Depuis lors, la Mauritanie a connu plusieurs coups d’État, et le spectre continue de hanter les populations, entravant ainsi la consolidation de la démocratie et le développement du pays. La neutralité actuelle apparaît donc comme une réaction prudente face à ces erreurs passées.
Cependant, cette neutralité ne doit pas être perçue comme une simple passivité ou une fuite des responsabilités. Elle devrait évoluer vers une neutralité positive, où la Mauritanie jouerait un rôle actif de médiateur et de facilitateur entre les parties prenantes du conflit. Une telle approche permettrait au pays de contribuer à la résolution du conflit tout en préservant ses intérêts et sa stabilité. »
Source:Points Chauds-Mauritanie