Lettre ouverte au ministre des Pêches, des infrastructures maritimes et portuaires

Monsieur le ministre, je viens vous soumettre, par la présente, quelques idées qui me paraissent utiles et pertinentes à prendre en considération pour l’évaluation de la stratégie de pêche que vous avez engagée il y a quelques semaines.

Enfin complète, la compréhension du secteur de la pêche devrait lui donner des pouvoirs élargis et une position stratégique renforcée au sein du gouvernement. Cette évolution institutionnelle répondra à l’ampleur des défis de responsabilité auxquels le secteur est confronté.

Ampleur immédiatement mesurable dans la liste suivante : con server la richesse halieutique et la gérer durablement, face aux menaces de surexploitation ; moderniser et restructurer la flotte de pêche nationale ; développer l’aquaculture comme alternative stratégique ; pro mouvoir la recherche scientifique marine ; renforcer la compétitivité du secteur sur les marchés internationaux ; réhabiliter les infrastructures portuaires et des circuits de commercialisation ; améliorer les conditions socioéconomiques des professionnels ; lut ter contre la pêche illégale et non réglementée ; fonder des sous-comités pour les pêcheries de petits pélagiques.

Tout ceci traduit la volonté de rationaliser et d’être efficace dans le traitement des dossiers techniques. Cette réforme structurelle permettra une meilleure allocation des ressources et une prise de décision plus éclairée sur les questions de planification et de développement socio-économique du secteur.

Le succès de cette nouvelle gouvernance dépendra de la capacité de votre ministère à : mobiliser tous acteurs autour d’une vision commune et d’objectifs unifiés ; instaurer une culture de transparence et de responsabilité dans la gestion ; accélérer la mise en œuvre des réformes nécessaires, tout en assurant leur acceptation sociale ; assurer une répartition équitable des ressources entre les différents segments de la flotte ; valoriser la dimension scientifique dans la prise de décision ; et développer des partenariats stratégiques internationaux.

Ce nouveau dispositif institutionnel intervient à un moment cri tique où le secteur est confronté aux défis du changement climatique, de la préservation des écosystèmes marins et de la durabilité des activités halieutiques. La réussite de cette transition nécessitera un engagement ferme de tous les acteurs.

Transformer les ambitions en réalisations

L’évaluation du secteur doit s’inscrire dans une vision plus large de développement de l’économie bleue. Le défi aujourd’hui est de transformer ces ambitions en réalisations tangibles pour assurer la pérennité d’un secteur vital pour l’économie nationale et le bien-être des communautés côtières de notre pays.

Cette tâche difficile requiert non seulement une expertise technique approfondie mais aussi des compétences en leadership et en diplomatie pour concilier des intérêts différents, tout en maintenant la voie vers les objectifs stratégiques de développement durable.

Le secteur de la pêche maritime est un secteur important et prometteur qui nécessite davantage d’attention et de réelles réformes, afin de faire passer sa contribution actuelle au développement à un niveau supérieur.

Si tous les pays côtiers comptent sur lui pour amener des changements développe mentaux et nutritionnels, il est d’autant plus une source de fierté, pour nos concitoyens, qu’il dispose, chez nous, d’un potentiel particulièrement remarquable.

L’importance de son impact, notamment sur le PIB, oblige à adopter un ensemble cohérent de plans à l’intérieur d’un système institutionnel adapté à son administration optimale. Nos industries de production et de transformation ont certes connu un développement remarquable mais il existe encore de graves et diverses contraintes, au niveau de la gouvernance, de l’institutionnalisation et du niveau de vie des travailleurs.

Les questions des licences de pêche font notamment partie de ces pratiques qui freinent une évaluation responsable, prélude à des recommandations pertinentes visant à développer et réformer le secteur au service de l’intérêt général du pays. J’achèverai ainsi mon propos, en vous priant, monsieur le Ministre, d’agréer l’expression de ma haute considération.
Source:Cheikh Ahmed Ould Mohamed

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