Des membres du gouvernement commentent les travaux du Conseil des ministres
Des membres du gouvernement ont commenté, mercredi après-midi, les travaux du Conseil des ministres tenu tôt dans la matinée.
Il s’agit des ministres, de la Culture, des Arts, de la Communication et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, M. Houssein Ould Meddou, de la Santé, M. Abdellahi Sidi Mohamed Weddih, de la Fonction publique et du Travail, M. Mohamed Ould Soueidatt et de l’Elévage, M. Mokhtar Ould Gaguih.
Intervenant en premier, le porte-parole du gouvernement a indiqué que le Conseil des ministres a examiné et adopté plusieurs projets de décret et de communication, dont celle conjointe entre le ministre de la Santé et le ministre de la Fonction publique relative au plan national de formation continue des personnels de santé, une communication relative au plan stratégique national de renforcement des capacités des ressources humaines de l’Etat et une communication portant sur le recensement général du cheptel national.
Pour sa part, le ministre de la Santé, M. Abdellahi Sidi Mohamed Ould Weddih, a fait observer que la stratégie nationale de formation continue 2025-2029, destinée aux personnels de santé, porte sur un plan quinquennal ciblant principalement les équipes infirmières. Selon lui, 7 500 professionnels bénéficieront de formations d’une durée variant entre cinq et trente jours, en fonction de la spécialité concernée.
Il a ajouté que cette stratégie couvre les principaux domaines médicaux, notamment la santé reproductive, la pédagogie des sciences de santé et l’amélioration de la qualité des services de santé.
S’agissant de la répartition des lieux de formation, il a précisé que l’École de santé de Nouakchott accueillera les participants issus des wilayas de Nouakchott, Adrar, Inchiri, Dakhlet Nouadhibou et Tiris Zemmour ; L’École de santé de Rosso prendra en charge ceux des wilayas du Trarza et du Brakna ; L’École de santé de Kiffa formera les professionnels des wilayas du Tagant et de l’Assaba ; L’École de santé de Néma accueillera les participants des wilayas du Hodh Charghi et du Hodh Gharbi ; tandis que l’École de santé de Sélibabi recevra les apprenants des wilayas du Guidimagha et du Gorgol.
Le ministre a affirmé que la formation continue, adoptée pour la première fois par le secteur après que le Président de la République a décidé d’y allouer des ressources financières, sera globale et permanente, précisant qu’un mécanisme de suivi et d’évaluation sera intégré à cette initiative.
Il a par ailleurs ajouté que ce programme de formation s’inscrit dans la mise en œuvre des orientations du Président de la République, contenues dans son programme électoral, soulignant que son annonce en ce début de mandat reflète son engagement à concrétiser cette promesse et son souci de renforcer les compétences du personnel de santé.
Lui succédant, le ministre de la Fonction publique et du Travail, M. Mohamed Ould Soueidatt, a affirmé que le Plan stratégique de renforcement des capacités des ressources humaines de l’État met l’accent sur la formation continue et la révision du cadre législatif y afférent. Il s’agit, a-t-il dit, de remédier aux dysfonctionnements antérieurs dans ce domaine et d’intégrer la formation dans le parcours professionnel des fonctionnaires publics, favorisant ainsi leur cursus professionnel.
Il a ajouté que cette stratégie prévoit la ratification de la convention de l’Organisation internationale du Travail (OIT) visant à valoriser le capital humain et qu’elle permettra également la réalisation d’une étude diagnostique pour évaluer les compétences d’une catégorie de fonctionnaires, ainsi que l’élaboration et la mise en œuvre d’un programme pilote de renforcement des capacités. Enfin, elle inclura l’adoption de référentiels pour un audit complet des ressources humaines de l’État.
M. Ould Soueidatt a souligné que l’objectif principal est de dresser un état des lieux de la formation continue des fonctionnaires publics, d’en diagnostiquer la situation actuelle, d’en identifier les faiblesses et de formuler des propositions concrètes afin d’apporter une réponse optimale à cette problématique.
De son côté, le ministre de l’Elevage, M. Mokhtar Ould Gaguih, a déclaré que le recensement général du cheptel, mené l’année dernière par son département en collaboration avec l’Agence nationale de la statistique et de l’analyse démographique (ANSADE) et des institutions internationales, a révélé un total de 29 339 913 têtes de bétail, comprenant bovins, camelins, ovins et caprins.
Il a précisé que ce recensement a mis en évidence une augmentation par rapport aux estimations précédentes, avec une hausse d’environ 4 millions de têtes de bovins, une augmentation notable de 27 % du cheptel camelin. Toutes fois, le ministre a noté un recul de 20 % du cheptel ovin.
S’agissant de la répartition du cheptel sur le plan territorial, le Hodh Charghi occupe la première place avec 33 % du cheptel national, le Hodh Gharbi arrive en deuxième position avec 13 %, suivi du Trarza avec 12 %, tandis que les autres wilayas pastorales se partagent le reste du cheptel.
Par ailleurs, le ministre a indiqué que 45 % du cheptel national était en transhumance, dont 30 % au-delà des frontières nationales. Il a ajouté que ce recensement a permis de collecter une quantité importante de données sur le cheptel ; données qui seront publiées ultérieurement par le département, insistant sur l’importance de ces informations pour l’élaboration des politiques publiques en matière d’élevage.
Il a enfin rappelé qu’il s’agissait d’une concrétisation de la vision du Président de la République en matière de développement de l’élevage, telle qu’exprimée dans son programme électoral, visant à promouvoir durablement les ressources pastorales du pays.
Par ailleurs, tour le porte-parole du gouvernement a tenu à clarifier plusieurs questions d’actualité, dont une question relative à l’affaire de fermeture d’une usine de recyclage d’huiles située à Toujounine (Nouakchott), soulignant que le ministère de l’Environnement a rejeté la demande de réouverture soumise par ses propriétaires, conditionnant toute autorisation d’exploitation au strict respect des normes environnementales et sanitaires en vigueur.
Le Porte-parole a catégoriquement démenti les rumeurs circulant la semaine dernière concernant une éventuelle réouverture de l’établissement en question, rappelant que les autorités, suite aux nombreuses plaintes des riverains, avaient mandaté un bureau d’études international pour évaluer les impacts de cette installation.
« Les conclusions sans appel de cette expertise ont révélé des risques environnementaux majeurs, justifiant pleinement la décision de fermeture prise par le ministère de l’Environnement », a-t-il souligné.
Abordant la question migratoire, le ministre a réaffirmé l’engagement constant de la Mauritanie à respecter ses obligations internationales et les accords bilatéraux en la matière. « Notre pays a toujours fait preuve de compréhension en instaurant des mesures incitatives et des facilitations administratives pour régulariser la situation des migrants, particulièrement ceux en provenance de pays frères comme le Sénégal, le Mali ou la Côte d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Le Porte-parole a toutefois tenu à distinguer cette approche humaniste des nécessaires opérations de reconduite à la frontière : « Les récentes opérations n’ont ciblé que les migrants en situation irrégulière et visaient à démanteler les réseaux de migration clandestine, dans le strict respect des procédures légales. »
Il a par ailleurs vivement démenti les allégations relayées par certains médias et réseaux sociaux concernant de prétendus mauvais traitements infligés aux migrants concernés. « La Mauritanie, attachée aux droits humains, a veillé scrupuleusement au respect des normes juridiques tout au long de ces opérations », a-t-il conclu.
Source:AMI-Mauritanie