Enquête sur les origines du Covid-19 : l’OMS veut un audit des laboratoires, Pékin s’offusque
Les regards se braquent de nouveau sur Wuhan. Pour la deuxième phase de son enquête sur l’origine du Covid-19, l’organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé l’accès aux données brutes sur les premiers jours de contamination et un audit sur les laboratoires opérant dans zone, ce qui fait surtout grincer des dents à Pékin.
« Dans le programme de recherche [de l’OMS], l’hypothèse selon laquelle « la violation par la Chine du protocole de laboratoire aurait provoqué la fuite du virus » est centrale. Cela reflète, selon moi, un manque de respect pour le bon sens et de l’arrogance envers la science », a déclaré Zeng Yixin Vice-ministre de la Commission nationale chinoise de la santé.
Dans une première phase d’enquête en mars, l’OMS s’était plutôt prononcé sur l’hypothèse de la zoonose : la transmission de la maladie par les animaux. Mais la théorie d’une fuite de laboratoire est régulièrement avancée dans le monde occidental.
« Trouver les origines de ce virus est un exercice scientifique qui doit rester à l’écart de la politique. Pour cela, nous attendons de la Chine qu’elle soutienne cette nouvelle phase du processus scientifique en partageant toutes les données pertinentes dans un esprit de transparence », explique Tedros Adhanom Ghebreyesus Chef de l’Organisation mondiale de la santé.
La Chine de son côté pointe du doigt le laboratoire de recherche sur le bioterrorisme de Fort Detrick, près de Washington. Selon le Global Times, quotidien chinois au ton résolument nationaliste, 5 millions d’internautes avaient signé mercredi une pétition pour l’ouverture d’une enquête sur Fort Detrick.
La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki elle déclaré que : « L’opposition de Pékin à une poursuite de l’enquête de l’OMS sur l’origine de la pandémie est « irresponsable » et « dangereuse ».
Margaux Racaniere