La France joue au pyromane pompier pour l’uranium et le pétrole au sahel

Nous savons déjà l’importance stratégique des gisements d’uranium pour la France, exploités par AREVA au Niger. Ce que nous savions moins, c’est l’importance pour elle du bassin de TAOUDENI (retenez bien ce nom), situé à cheval entre le Mali, la Mauritanie et l’Algérie.

Doucement, et comme une araignée, la France a fini par tirer tout le monde dans son filet, à travers une démarche cynique, millimétrée en trois étapes, dont on constate aujourd’hui l’échec:

Première étape : faire tomber le régime de Khadafi et déstabiliser la région :

En pyromane, la France a d’abord commencé par s’allier aux Touaregs du MNLA et affirmé publiquement qu’elle ne s’oppose pas à une large autonomie de l’Azawad au Nord du Mali (http://www.afrik.com/article25269.html), profitant ainsi de la générosité, voire la naïveté, des Touaregs.

En fait, son objectif était de soustraire à Kadhafi tous les Touaregs au sein de l’armée libyenne, lesquels empêchaient, par leur bravoure et leur loyauté, Nicolas Sarkozy de faire tomber le régime libyen.

Il ne restait alors qu’à souffler sur la braise des mouvements Djihadistes dans la région, y compris la fourniture d’armes au groupe terroriste Boko Haram afin d’obliger les pays concernés à demander son aide et surtout sa protection.

Alors, les mouvements Djihadistes embrasent le Mali, le Tchad, le Cameroun, le Niger, le Nigéria et le Burkina, ce qui permettra à la France de revenir en «pompier».

Évidemment, sans état d’âme, elle reviendra sur sa promesse faite au mouvement MNLA relativement à l’autonomie de l’Azawad (http://www.lepoint.fr/monde/pourquoi-la-france-ne-fait-plus-l-unanimite-au-mali-07-06-2013-1677901_24.php) et lancera même plus tard des opérations militaires contre tous les mouvements Touarègues sous le prétexte «passe partout» du terrorisme!

Le 11 janvier 2012, elle intervienne au Mali, supposément pour stopper l’avancée des Djihadistes, anciens alliés, vers le sud.

Opération suite à laquelle, Hollande fut accueilli en HÉRO à Bamako et la France se voit attribuer par le Mali la part du lion de toutes les licences d’exploration et d’exploitation du bassin pétrolier de Taoudéni.

Le ministre malien des mines, Amadou Baba Sy, est allé même jusqu’à signer un décret stipulant la reprise par l’État du bloc 4 du bassin de Taoudéni jusqu’alors opéré par ENI et Sipex (Sonatrach)!

DEUXIÈME ÉTAPE : IMPLIQUER LA MAURITANIE QUI FAISAIT CAVALIER SEUL :

Très réticente, la Mauritanie est restée sur la touche durant toute l’intervention française au Mali, ce qui a étonné plus d’un observateur.

Alors, pour s’assurer de son implication, le géant pétrolier français, TOTAL, décide de signer avec elle deux importants contrats: un contrat offshore pour l’exploration d’hydrocarbures sur «le bloc C7», sur une zone de 7.300 km2 dans l’océan Atlantique, et un contrat Onshore « Ta2 » sur une surface de 12.500 km2 dans le bassin de Taoudéni.

TROISIEME ÉTAPE : PROMOUVOIR LA SÉCURITÉ DANS LA RÉGION POUR PROTÉGER SES INTÉRÊTS PAR LES AUTRES:

Voyant les uns affolés de peur pour leurs intérêts économiques et les autres affolés de peur pour leur sécurité, la France a le champs libre devant elle.

Et pour FINANCER et LÉGITIMER sa présence au Sahel, elle demande, le 6 juin 2017, au Conseil de sécurité de l’ONU d’autoriser une force militaire africaine chargée de combattre les Djihadistes et les trafiquants de drogue au Sahel!!

Cette force sera composée des cinq (5) pays de la sous-région: Mali, Niger, Tchad, Burkina-Faso et la Mauritanie, qui a fini par rentrer dans le rang.

Mais, sous le dicta des USA, par résolution CS/14699 du 12 novembre 2021, l’ONU refuse la reconnaissance du G5 SAHEL comme force multilatérale vouée à une mission de paix hors des frontières des pays concernés!

L’EFFONDREMENT DE LA STRATÉGIE FRANÇAISE :

Devant le refus de l’ONU, les échecs répétés au Mali provoquant deux coups d’Etat successifs; l’échec dans la région dite des trois frontières au Niger et au Burkina; l’absence de coopération de l’Algerie; la mort de DEBY au Chad; et l’intervention russe en Centrafrique, la stratégie cynique de la France dans la région du Sahel s’est trouvée à découvert au grand jour devant les peuples de la région, lesquels ont exigé le retrait immédiat de ses troupes. Mais la France persiste et refuse de plier bagage sous toutes sortes de faux prétextes: danger russe, accords de défense … etc.

Cette position nous rappelle celle que cette même France avait tenu en Algérie, et ailleurs, où elle s’était forcé de couper toutes les racines des fleurs, mais incapable d’empêcher l’arrivée du printemps.

Maître Takioullah Eidda, avocat

Montréal, Canada

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