Procès Aziz : Jugement et « Nous-je-ment » | Par Mohamed Hanefi
Si les quarante voleurs avaient décidé un jour de juger Ali Baba, ce serait la plus grande injustice dans l’histoire d’une la bande.
Ali Baba, la tête, est une source de fierté. Il mérite plus la médaille de fidélité à la déontologie de la clique, que les menottes de la trahison. Il a conduit la troupe où elle « désirait » aller. Et par là, il s’est acquitté de son devoir de chef d’opération.
Il a toujours été chanté aux oreilles de l’ex président Aziz qu’il était un « Hmaar-rajjaleu » (quelque chose comme un « âne-homme »), capable de toutes les bravoures, de toutes les prouesses. Un téméraire, qui ne recule devant rien.
Les peaux se hérissaient au seul bruit de son nom et lui en retour se hérissait au hérissement des peaux qui se hérissaient au bruit de son nom etc…
Pourtant, jeter un petit coup d’œil à cette société qui a produit Ould Abd el Aziz, et d’autres prédécesseurs, typiquement « made in chez-nous » dont, l’ex président Maawiya, serait édifiant à plus d’un titre.
Maawiya aussi produisait les merveilles. C’était un prodige. Une seule des filles de sa pensée a « sorti » le peuple de l’analphabétisme vers « l’immensité » de la connaissance. Au point où personne n’avait plus qu’une seule occupation dans ce pays : « ألي ذاك يوحل فكتابو ». il avait avalé la pilule… sans savoir.
La Mauritanie lui jurait fidélité éternelle… « Éternelle » jusqu’au moment où il quitta la chambre maléfique de la décision…L’éternité chez nous est monétaire.
Maawiya un brave officier, un citoyen qui du simple serviteur de l’état a été pharaonisé par les « Ibliss », au point d’en faire un traitre à la nation et un criminel, refugié sous d’autres cieux, pour « vulgariser » notre « amour propre ».
Le Satan humain est bien plus malin, plus nuisible et plus maléfique que son congénère de la nationalité « djinns-nifère ».
La force de cette société est de pouvoir transformer l’Angleterre en pommes de terre, selon les circonstances et les intérêts du moment.
La Mauritanie authentique a été kidnappée depuis le jour ou certain facteurs pathogènes, ont violemment et impunément pris possession de son corps.
Donner un coup de poing dans la figure de la constitution pour un président dans « la force du pouvoir », et le même coup de poing recyclé en ruade dans la figure du même président dans « la faiblesse de l’influence », sous prétexte de respect de la dite constitution pour le public, et en secret, pour rester du côté des bons offices du « constitution-eur ».
Dans tous les domaines de la vie, des hommes et des femmes se sont engouffrés dans les « causes », pour recycler le faux en bien, tourner les règles de la morale en dérision, jouer avec la tradition, l’art, la religion, les mœurs, les coutumes, la décence, l’histoire, de la nation. Broyer tout un pays, pourvu que quelques sous ou quelques privilèges en résultent.
Personne ne parle. Personne n’a parlé. Les bouches sont restées closes et les yeux ont observé, apathiques, dans la plus coupable des indifférences.
L’assassinat blanc d’une nation.
Sommes-nous devenus si lâches et si veules ? Il faut bien, un jour et enfin, admettre quelque chose.
Que peut un homme au milieu de cette tourmente de l’Enfer?
Il faut prier pour le président Ghazwani, qui est déjà pris dans cet engrenage infernal.
Il se débat comme il peut avec son staff et promet (déjà) un bilan pour les « six mois ».
Et plus il se débattra, plus il s’empêtrera dans les mailles de ce filet du diable. Qu’est-ce que six mois, tous de 41 jours et de vingt semaines, chacun, peuvent produire et qui n’a pas été réalisé en 60 ans ?????
Pourtant si !!! Le 27 janvier, lors de sa visite au Trarza, certain faisaient un feu d’artifice de déclarations enflammées sur le net pour le féliciter des réalisations « fulgurantes » et des projets « énormes » qu’il a fait !!!!!!
En arrière-plan, on voyait des voitures de très grand luxe « roulla-yant » sur quelques restes d’un goudron qui a dû être construit depuis l’ère de feu Moctar ould Daddah. On comprend sans peine alors, où sont allés les fonds alloués à la réfection de ces routes qui se nourrissent chaque heure de la chair palpitante de nos citoyens.
Les nouvelles autorités, arrêteront cet engrenage, ou y seront broyées.
Citoyens, le châtiment de Dieu est terrible. Cessez de mentir et de jouer cette comédie de mauvais gout, en flagrant délit de fausseté et en flagrant défi au Juge de l’Univers.
Nos petits garçons et nos petites filles n’ont plus foi en rien. Il n’y a plus de « grandes personnes » dans ce pays à leurs yeux. Il ne leur est rien resté de valeurs ou de morale, à quoi s’accrocher dans ce monde en gestation douloureuse.
Ils ont observé et entendu. Ils ont compris que les leçons de morales dispensées à l’école ou à la maison n’étaient que des mensonges confectionnés par des adultes aveuglés par la boulimie, le cinéma, l’envie et le Hassad.
Au moins faites vos forfaits vos méfaits et vos « toujours-faits », en secret et laissez aux enfants la possibilité, un jour de croire en quelque chose sur cette terre.
Vous avez tout souillé et vous pensez que ceci va durer éternellement. Il fut un jour où, quatre millions de citoyens : leurs responsables, leurs notables, leurs comptables, leurs partis-cartables, leurs députés, leur chefs de tribus et leurs chefs de bandes couraient derrière LEUR président l’ovationnant à assourdir la planète.
Et Allah lui retira la confiance et le pouvoir qu’il lui a avait prêté pour un temps. Et comme par une remote-control, la ruée derrière le chef fit volte-face. Un frein brusque, à l’épreuve de toute vitesse. Et les ovations de se transformèrent en injures, en critiques et en accusations !!!!!!!
On réalise brusquement et brutalement, qu’on suivait quelques millions d’hypocrites, qui enflaient et gonflaient un fou, qui a opté pour l’écoute des flatteurs au lieu de se munir des conseils et commandements de son Seigneur. Et à calamité, calamité et demi.
Il ne s’agit donc pas d’un jugement singleton, mais d’un « juge-je-mens. », qui doit être condamné et neutralisé pour notre survie.
Quel genre de guide peut aller droit dans un pays où :
-ceux qui ont pris un semblant de diplôme, ou qui ont récité quelques versets de coran se sont donné comme tâche principale de coincer leur nation dans les manteaux taillés pour d’autres peuples. Qui l’enfournent, sans se soucier des signes de son asphyxie imminente ?
-Un pays, où ceux qui sont chargé du commerce avec l’extérieur le truffent de marchandises empoisonnées, et renchérissent en l’affamant par les prix mortels de ces poisons.
-Un pays, où ceux qui sont chargés de distribuer la paix et la justice s’empiffrent de nourritures et se construisent les villas sur les cadavres de populations gémissantes de privations et de maladies incurables.
-Un pays, où ceux qui sont gardiens des principes de la foi « prient sur le prophète » de la langue en haut et flirtent de façon concupiscente, avec les dollars dans le cœur.
-Un pays, où la flatterie, s’est imposée depuis la nuit des temps dans les mœurs sauvages, au point de prendre l’allure d’une seconde religion.
-Un pays, où le citoyen mue en toute circonstance pour être autre chose que lui-même, avant de l’imposer à l’entourage.
Ce sont ces habitudes apocalyptiques, qu’il faut juger et incinérer dans les poubelles de l’histoire.
Ceux qui vont juger l’un des responsables de ce pays, doivent commencer par se juger d’abord, juger leurs mentalités, s’il subsiste quelque reste de conscience. Et puis nous juger ; nous avons tous perverti quelque chose de ce pays.
Essayons de nous regarder dans les yeux et sachons que tout ceci est en voie d’extinction et que « ثم تردون إلى عالم الغيب و الشهادة فينبئكم بما كنتم تعملون “ Sur cette terre, vivaient des hommes et des femmes, qui n’avaient, dans la meilleure des situations qu’un petit cheptel ou un lopin de terre cultivable.
Ils débordaient d’honneur de foi de bonheur et de dignité. Ils ne se prosternaient que devant le Maitre du Monde. La saveur de leur repas était quelque chose que vous ne pourrez jamais goûter aujourd’hui avec vos millions.
Le lait avait encore l’odeur du lait, la viande avait la saveur de la viande et l’odeur du beurre collait à la main des heures durant, après l’avoir touchée. La Baraka embaumait leur quotidien et multipliait toute chose.
Ils ne connaissaient ni haine ni trahison, ni ruse avec les commandements de Dieu. Ils sont partis sans baisser les yeux devant des actes qui étaient mortels en leurs temps et qui ne font même plus rougir aujourd’hui.
Evaluez ce que vous gagnez et pesez ce que vous perdez. Revenez à votre nature. Vous pesez très léger dans la balance, en vous délestant de ces valeurs. Avant de juger, permettez à chacun d’être responsable de ses actions et non d’être victime de vos jeux machiavéliques.
Votre pays vaut la peine d’être redressé. Redressez-le, ou vous vivrez courbés jusqu’au jour de la rétribution. Aussi bien les juges que les accusés. Que Dieu ouvre les yeux et panse les cœurs. Amine.
Mohamed Hanefi. Koweït.
Source : Mohamed Hanefi