Sanctions de la CÉDÉAO, le Mali a choisi le port de Nouakchott comme alternative pour expédier son coton, mais…

Le360 Afrique – Face aux sanctions de la CEDEAO qui bloquent les importations et les exportations maliennes, la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) a opté pour le port de Nouakchott comme alternative à celui de Dakar. Un choix qui n’est pas sans conséquence.

La Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT) a procédé le 25 février dernier, au lancement de la première vague d’exportations de coton via la Mauritanie qui consistait en un premier convoi d’une cinquantaine de camions.

La délégation malienne, qui l’accompagnait, était composée des ministres des Transports, de l’Agriculture, du vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, du directeur général des Douanes, du PDG de la CMDT, du président du Conseil malien des transporteurs routiers et des responsables du Conseil malien des chargeurs.

D’après Modibo Keïta, ministre du Développement rural, l’utilisation du corridor Bamako-Nouakchott, pour l’évacuation de l’or blanc malien, permettra de faire face aux sanctions de la CEDEAO qui empêchent le pays d’utiliser les canaux traditionnels que sont les ports de Dakar, d’Abidjan et de Lomé.

Selon les initiateurs, l’opération aidera la CMDT à désengorger ses usines d’égrenage et à respecter les dispositions relatives aux délais de livraison dans les contrats noués avec les importateurs étrangers de cette matière première qui sont majoritairement d’Inde, de Chine et de Thaïlande.

Cette première expédition intervient au moment où le Mali a réalisé une bonne année agricole qui lui a permis de reprendre sa place de premier producteur de coton d’Afrique. La récolte de cette année est estimée à quelque 800.000 tonnes, après une campagne précédente marquée par le boycott de la culture du coton.

En 2020-2021, l’immense majorité des coton-culteurs s’était détournée de cette culture au profit du mil, du maïs ou du soja parce que le prix au producteur fixé par avance était jugé trop bas. Pour la présente campagne, le prix d’achat a été fixé à 280 francs CFA le kilo, poussant les agriculteurs à semer 795.000 hectares de cotonniers, contre 160.000 l’an dernier.

Reste que le choix du port de Nouakchott n’est pas sans couac. Les expéditeurs ainsi que les chauffeurs y déplorent la lenteur du déchargement des convois de balles de coton. Ils ont par ailleurs demandé l’implication des autorités des deux pays pour trouver une solution idoine à cette situation.

Par notre correspondant à Bamako
Diemba Moussa Konaté

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