Tchad : la prise de pouvoir par les militaires a évité un «vide institutionnel»

Le Figaro – La prise du pouvoir par les militaires au Tchad après l’annonce de la mort il y a un an du président Idriss Déby Itno a permis d’éviter un «vide institutionnel», a affirmé mardi le chef de la junte dans une allocution à la Nation.

Mahamat Idriss Déby Itno a été nommé à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 15 généraux, à la suite de l’annonce le 20 avril 2021 de la mort de son père, le Maréchal Idriss Déby. L’ancien chef de l’Etat, tué au front contre des rebelles, a dirigé le pays le pays d’une main de fer pendant 30 ans.

Le CMT est intervenu «pour combler le vide institutionnel consécutif à la disparition du Président de la République (…) tombé en défendant la mère patrie», a déclaré Mahamat Idriss Déby dans son allocution.

Vêtu d’un treillis militaire, le président de la transition, un général 5 étoiles de 38 ans, a affirmé que «la transition amorcée (…) évolue de manière satisfaisante» tout en reconnaissant des «ratés à corriger».

Dès sa prise de pouvoir, le nouvel homme fort de N’Djamena a dissolu le Parlement, limogé le gouvernement, abrogé la Constitution tout en promettant des «élections libres et démocratiques» après une transition de 18 mois, renouvelable une fois.

Il a nommé un premier ministre civil – qui a déjà servi sous son père – ainsi que les 93 membres d’un Conseil national de transition (CNT), qui fait office de Parlement. Il a également promis un «Dialogue national inclusif» ouvert à «toutes» les oppositions, politiques et armées, qui doit s’ouvrir le 10 mai.

«Comme annoncé précédemment, les travaux du Dialogue national inclusif commenceront le 10 mai à N’Djamena», la capitale du Tchad, a déclaré Mahamat Idriss Déby, malgré les retards pris à Doha, au Qatar, entre les autorités et des groupes armés pour le «pré-dialogue».

Après les discussions au Qatar, qui devaient initialement débuter le 27 février avant de finalement s’ouvrir le 13 mars, les autorités souhaitent que les groupes rebelles, qui ont mené de nombreuses offensives ces dernières années, parfois même jusqu’aux portes du palais présidentiel, participent au «Dialogue national».

«C’est un rendez-vous crucial à ne pas manquer, à l’issue duquel, notre cher et beau pays va se doter des institutions pérennes répondant aux aspirations profondes et légitimes du peuple tchadien souverain», a souligné le président du CMT, affirmant avoir mis en place une politique de «main tendue» avec les opposants.

Le Figaro

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