Un vent d’espoir souffle sur le Festival Leyali El Meddeh

Maïmouna Saleck – Avec la disparition du Village de la Biodiversité, rasé par le Ministère de l’Action Sociale mauritanien malgré les protestations de la Présidente de la Région, la ville de Nouakchott perdait ainsi le dernier de ses espaces publics.

Un espace, au coeur de la capitale mauritanienne, qui a accueilli pendant une décennie, ses 6 plus grands festivals culturels : le festival Nouakshort Film, Festival Karama (cinéma), Festival Assalamou Aleikoum (musique urbaine), Festival de Jazz et le Festival Leyali El Meddeh (musique populaire spirituelle).

Ce dernier, qui rassemble 5.000 spectateurs, durant le mois béni du Ramadan, chaque année depuis 9 ans – a été organisé cette année dans la cour de la foire artisanale de Nouakchott, qui a du mal à contenir tout le public du Festival. Un monument du patrimoine national qui va, malheureusement, disparaître à son tour dans les mois à venir.

«Pour obtenir ce site, nous avons peiné et surmonté plusieurs obstacles qui ont bousculé l’agenda et le bon déroulement du festival Leyali El MEDDEH cette année» fustige Mohamed Ali Bilal, le Directeur du Centre Teranim pour les Arts Populaires, lors de la 4ème nuit de cette 9ème édition, qui porte le nom du regretté Cheikh El Hassan El Mbambary, qui assurait le poste de chargé de communication de Teranim.

« Ce n’est pas normal, que l’on ne puisse pas trouver un site digne de ce nom, dédié à la culture dans cette ville, alors que la Mauritanie s’est engagée à protéger son patrimoine intangible en ratifiant les conventions 2003 et 2005 de l’UNESCO.»

«Depuis 9 années, notre association se bat pour assurer le financement de ses activités, dont le Festival Leyali El Meddeh, alors que Ministère subventionne d’autres festivals de moindre envergure, et ignore totalement nos demandes de soutien. Pourquoi ?» s’interroge Mohamed Ali devant le Ministre de la Culture venu rendre une visite de soutien au Festival.

En effet, cet émissaire du Président de la République, accompagné d’une forte délégation de son département, s’est présenté hors des cadres traditionnels qui sont les cérémonies d’ouverture ou de clôture, ce qui est une première dans le pays. Prenant la parole et il a exprimé son entière solidarité avec le Festival, avec tous les créateurs et projets culturels en interpellant directement le public et lui dire : nous sommes là pour vous !

Un message qui redonne de l’espoir à une communauté longtemps délaissée et ignorée par l’absence d’une véritable politique culturelle de la ville.”

Maimouna Saleck
Journaliste Indépendante

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