Rencontres avec la classe politique : Dialoguer avec qui ?
Annoncé récemment par le premier Ministre, Ould Diaye, le dialogue commence à prendre forme à l’occasion des audiences du président Ghazouani avec des leaders politiques de tous bords y compris l’opposition radicale.
Si l’objectif central est de parvenir à un apaisement politique total, le contour de ce dialogue, le chemin pour y parvenir et les résultats qui en découleraient ne semblent pas tout à fait évidents pour tous.
Le premier Ministre, Mokhtar Ould Diaye, avait déjà annoncé, en septembre 2024, l’intention des autorités d’organiser un dialogue « franc » et «inclusif» ne laissant aucun protagoniste en rade. Ould Diaye reprenait pour ainsi dire l’appel au dialogue « constructif » lancé par le président Ghazouani au lendemain de son élection à la présidence de la République.
Pour les autorités l’objectif, au sortir de l’élection présidentielle gagnée au premier tour par le président Ghazouani avec plus de 56% des suffrages exprimés mais que certains leaders de l’opposition ont contestée, est de « repenser le système de gouvernance et le modèle démocratique du pays» pour asseoir une plus grande participation à la gestion des affaires publiques.
Or, le gouvernement caresse des réformes substantielles dont le code électoral pour affiner le système politique et le crédibiliser afin de générer un «système qui garantit, dans la souplesse et la transparence, l’alternance pacifique au pouvoir comme la voie la meilleure vers la construction de la nation » martelait, lors de sa déclaration de politique générale, le premier Ministre, nommé au lendemain de l’élection présidentielle, Mokhtar Ould Diaye.
Le président Ghazouani n’a pas ménagé son temps pour recevoir en aparté et en groupe les leaders politiques, Majorité et Opposition. Même si tous les partis politiques ne sont plus logés à la même enseigne sur le plan de la représentativité politique, à en juger par les dernières élections générales, le président Ghazaouani a ratissé large, dans ses rencontres en tête-à-tête pour donner plus de chance et de garantie à l’éclosion de ce dialogue attendu.
En acceptant l’offre de dialogue, même si elle ne fait pas preuve de beaucoup d’homogénéité et d’osmose, l’opposition a tout de même mis en garde contre les remakes des expériences précédentes et exiger des garanties de « sérieux » des engagements de « participation » et de « transparence ».
Pour « faire la part des choses », même si aucun tabou ne serait posé lors de ces rencontres préliminaires entre le microcosme politique, le président Ghazouani a choisi un «renard » politique et un ancien opposant invétéré, Moussa Fall, PCA de l’APIM, pour coordonner les rencontres en vue du futur dialogue.
Sans être une figure de proue du parti Insaf, Moussa Fall hérite d’une mission qui le relance personnellement sur un échiquier politique dont il fut un protagoniste actif.
Source:La Dépêche-Mauritanie