Guinée : la mine de fer géante de Simandou entre en exploitation, un tournant économique majeur
La Guinée a officiellement lancé mardi 11 novembre 2025, l’exploitation de la mine de fer de Simandou, l’un des plus grands gisements au monde, en présence du président Mamadi Doumbouya et de plusieurs chefs d’État africains.
Les autorités guinéennes ont officiellement lancé mardi 11 novembre 2025 l’exploitation de la mine de fer de Simandou, dans le sud-est du pays. Ce gisement, considéré comme l’un des plus importants au monde, était attendu depuis plusieurs décennies. La cérémonie d’inauguration s’est tenue en présence du président Mamadi Doumbouya.
Célébrée en grande pompe, elle a également réuni deux chefs d’État étrangers, le Gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et le Rwandais Paul Kagamé, au port de Morébaya, au sud de Conakry, par lequel le minerai sera évacué.
Les premières tonnes de minerai extraites du gigantesque site devraient désormais commencer à être exportées.
Une “journée historique” pour la Guinée
Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir après un coup d’État en 2021, a décrété cette journée fériée, signe de l’importance que les autorités accordent à cet événement. Vêtu d’un boubou blanc, le président n’a pas pris la parole lors de la cérémonie, a constaté un journaliste de l’AFP.
“Le rêve de plusieurs générations de Guinéens se concrétise”, a déclaré à la presse le ministre guinéen des Transports Ousmane Gaoual Diallo.
“L’enjeu de Simandou n’est pas seulement l’extraction du minerai mais la transformation du pays par ses retombées. Le projet comprend un chemin de fer et un nouveau port pour l’évacuation du minerai — des infrastructures qui vont durablement redessiner la carte économique et logistique de la Guinée”, a ajouté Gaoual Diallo.
Un projet colossal et longtemps retardé
Le début de l’exploitation de la mine était très attendu, plusieurs décennies après la découverte d’un gisement de minerai de fer d’une qualité rare dans cette chaîne de montagnes.
L’exploitation est assurée d’un côté par Winning Consortium Simandou (WCS), un consortium sino-singapourien, et de l’autre par Simfer, détenue par le groupe anglo-australien Rio Tinto et le géant chinois Chinalco.
Elle a été longtemps retardée par des litiges sur les droits miniers, des soupçons de corruption et l’ampleur des investissements à réaliser dans cette région enclavée, dans un pays pauvre et dépourvu d’infrastructures.
Des retombées économiques majeures
La Guinée espère tirer de larges revenus de cette exploitation. Les infrastructures construites doivent permettre le désenclavement d’une partie du pays, notamment grâce à la réalisation d’un chemin de fer de plus de 650 kilomètres.
L’ensemble du projet représente plusieurs milliers d’emplois directs. L’inauguration du site revêt également une dimension politique pour Mamadi Doumbouya, qui en a fait l’une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir.
Après avoir longtemps promis de rendre le pouvoir à des civils, le général a déposé début novembre sa candidature à la présidentielle du 28 décembre. Samedi, la Cour suprême a publié une liste provisoire de neuf candidats, parmi lesquels figure Mamadi Doumbouya.
Par TV5MONDE avec AFP
Source:TV5 MONDE-FRANCE
