Ouverture à Nouakchott de la 7ème session du conseil des ministres de la Grande Muraille Verte
Les travaux de la 7ème session ordinaire du conseil des ministres de la grande muraille verte, préparatoire de la 4ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement ont débuté jeudi à Nouakchott.
Dans son discours d’ouverture des travaux, la ministre de l’Environnement et du Développement durable, Mme Marieme Beyake a rappelé la vulnérabilité particulière de la zone saharo sahélienne où les populations vivent dans une situation de forte précarité, caractérisée par la pauvreté, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, le chômage, les migrations forcées et les conflits récurrents.
Elle a souligné que la zone aride sahélienne compte parmi les régions du globe les Plus touchées par le changement climatique. Dans cette zone, a-t-elle dit, le stress hydrique, l’érosion des sots et de la biodiversité, la désertification et la déforestation continuent de s’amplifier à un rythme alarmant, entraînant une détérioration de la qualité et du rendement des terres agro-sylvo-pastorales dont dépendent les moyens d’existence des communautés rurales.
« La gravité de ces défis qui ne peuvent être relevés efficacement que collectivement, nos Chefs d’Etat et de Gouvernement l’avaient bien compris, lorsqu’ils ont développé et adopté l’Initiative de la Grande Muraille Verte. Fondée sur une vision politique partagée et une approche multidimensionnelle des problèmes, l’initiative a été pensée pour apporter des solutions de proximité, adaptées aux besoins et à la vulnérabilité des écosystèmes et des communautés locales », a affirmé la ministre.
Mme Marieme Beyake a noté que les importantes réalisations matière de restauration des terres rurales dégradées, de gestion durable des systèmes agricoles et pastoraux, d’amélioration du couvert forestier, de promotion des énergies de substitution, de développement des opportunités économiques ou encore de renforcement des capacités techniques ont un l’impact sur le terrain. Elle a assuré qu’elles ont concerné la restauration d’environ 4 millions d’ha de terres, la création de plus de 200 000 emplois verts productifs ainsi que la formation de 150 000 personnes, notamment des femmes et des jeunes.
» Ces avancées financées en grande partie sur les ressources publiques des Etats, demeurent toutefois largement insuffisantes au regard de l’ampleur des défis et de leurs conséquences socio-économiques, aujourd’hui fortement aggravées par la pandémie Covid 19″, a conclu la ministre.
De son côté, le secrétaire exécutif de la convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, M. Ibrahim Thiaw a précisé que la tenue de ces instances est une belle opportunité de réaffirmer la nouvelle approche de l’initiative de la Grande Muraille Verte, à savoir un programme de développement rural intégrant les composantes environnementale, économique et social. Il a souligné que la Grande Muraille Verte, dans sa nouvelle approche, doit ainsi s’intégrer aux programmes de relance et aux plans de développement post-COVID avant de faire remarquer que les gouvernements au-delà des départements sectoriels chargés de l’environnement, doivent lui accorder une place de choix, y compris pour les arbitrages budgétaires.
Le secrétaire exécutif de l’agence panafricaine de la grande muraille verte, M. Abdoulaye Dia a, pour sa part, indiqué que le bilan de la première décennie d’actions 2011-2020, malgré la faiblesse des ressources mobilisées, fait ressortir des réalisations concrètes a impacts positifs multiples qui posent les jalons et les conditions nécessaires pour impulser le développement économique local résilient, optimiser les capacités d’adaptation et de résilience des Communautés et populations locales ainsi que la résilience des écosystèmes.
Un tel bilan, a-t-il dit, affiche néanmoins la restauration de 4,6 millions d’hectares de terres agricoles et pastorales dégradées, la création de 137.000 emplois productifs directs et la génération de plus de 56 milliards de FCFA dans les communautés locales. M. Abdoulaye Dia a, enfin, souligné qu’au delà de ces statistiques, le bilan a permis de mieux cerner les contraintes et de capitaliser d’importantes leçons apprises et des orientations prospectives inscrivant dans une autre logique et une nouvelle ambition forte 2030 véhiculées par un Plan d’Investissements Prioritaires Décennal 2021-2030.
La Grande Muraille Verte est un programme africain fédérateur emblématique qui unit les onze Etats sahéliens au Sud du Sahara, liés par le même destin et aux ambitions communes face aux défis du développement résilient de leurs terroirs.