Entre Nous/par Sneiba El Kory

Le Calame – Je ne sais même pas par où commencer ! Il y a tellement de choses qui bourdonnent dans ma tête depuis il ya un an que je suis tombé dessus. Mais bon, passons, le pays avance quand même et moi avec.

Je n’ai plus aucune envie de revenir en arrière (bonjour le pléonasme). Je voudrais avancer en avant. Très en avant. Aussi loin que cela est possible pour me faire oublier. Et sait-on jamais, me refaire nommer comme conseiller ou comme ministre ou comme délégué Taa’zour ou comme commissaire aux droits humains ou à la sécurité alimentaire ou comme président de la zone franche ou comme secrétaire général d’un quelconque ministère ou comme conseiller de son Excellence Monsieur le président de la République.

Ah, si je pouvais me faire mettre mon nom, juste mon nom complet dans cette liste bénie des gens qui étaient impliqués dans le dossier de la décennie et pour lesquels un vif plaidoyer a été fait par un avocat devenu député comme quoi ils doivent bénéficier de la présomption d’innocence ou à la limite avoir la faveur du bénéfice du doute qui selon un principe maintes fois ressassé, mâché et rabâché dans les plaidoiries doit ( le doute) toujours bénéficier à l’accusé.

Et de là à me rappeler mes lectures d’adolescents allant de la Brute, la Tricheuse, la Révoltée et autres la Maudite, les Filles de joie ou l’officier sans nom de l’irracontable Guy Des Cars à Mort sur le Nil, le Crime de l’Orient Express, un cadavre dans la bibliothèque de l’immortelle Agatha Christie, ya même pas un pas. Quelle malchance pour moi de n’avoir pas avoir été incriminé pour présomption de vol ou de prévarication.

C’est paraît-il (comme disait un vieil ami à moi) la meilleure façon de redevenir quelque chose. Parole de Premier ministre nouvellement “repremierministré” prononcée devant les députés que ce n’est pas interdit de faire reprendre du service à des anciens très hauts fonctionnaires qui sont passés juste à quelques centimètres près de l’échafaud. Et qu’on a repris pour “prendre le dos du président” et qu’on a vu juste il ya quelques heures bien assis devant, derrière et autour de gros banquets de méchouis, limonades et bien autres extrêmement belles et succulentes belles choses dans la très à la mode cérémonie des Iftars du Ramadan.

Entre nous, je vous assure que je ne comprends absolument rien ni à ce qui se passe ni à ce qui se dit ni à ce qui se fait. Mais il ya trois ans que son Excellence est là. Réellement, c’est le temps qui passe vite sans trop lui donner le temps de faire ce qu’il semble avoir dans la tête. Et ce n’est pas parce qu’il ya des gens que vous connaissez depuis longtemps (vers vingt à trente ans) qu’il ya problème. Il ya quand même une chose sur laquelle on est ok : Son Excellence a bien parlé devant la diaspora d’Espagne. Que nous sommes très pauvres. Ça au moins, tout le monde le dit maintenant puisque le président l’a dit.

Les ministres, les directeurs généraux, les notables, les Walis et tous ceux qui touchent une ouguiya ancienne du trésor public commencent leurs discours par ça et finissent par le discours historique du 24 mars dans lequel encore lui son Excellence a demandé aux agents de la SOMELEC de ne plus couper les clients pendant le week end et aux agents de l’état civil de ne plus faire attendre les usagers et visiteurs de leurs centres au-delà de cinq minutes. Le président de la République. Son Excellence parle. Il fait des efforts. Mais comme on dit “une seule main ne peut pas applaudir”.

Tous ces ragots pris çà et là, c’était pour dire en résumé trois choses ou quatre : Primo : Que Parler parler, ce n’est pas bon comme disent les gens du Sud ou du Fleuve. Alors il faut agir et vite.

Secundo : Que prendre les mêmes et recommencer n’est pas la solution. Surtout quand ces mêmes-là sont les mêmes qui continuent à faire de la provocation avec très chers boubous, chemises et montres agrémentés de méchoui, boissons et riz besmeti, zenkelouni et viandes de cabris montrés insolemment à la télévision officielle pour heurter les consciences de nous autres des quartiers populaires et faire couler nos salives comme s’ils voulaient nous dire que “a vu son bleuâtre sans le goûter” et de nous faire souffrir les quarante jours nécessaire à faire retomber la douleur d’un repas raté.

Tierto : Même si nos goudrons sont meilleurs que ceux du Canada ou de la Californie et que notre système éducatif n’a rien à envier à celui de la Norvège et que nos pauvres sont les plus stoïques du monde, qu’il reste encore beaucoup de choses à faire.

Quatro : Que c’est depuis quand que nous dialoguons de politique. Peut-être qu’avec des hommes et femmes aussi neufs directement sortis de leur paquet comme le ministre secrétaire général de la présidence, ce ne sera pas pour cette fois un dialogue de sourds.

Salut !

Sneiba El Kory

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